Le nez du psychiatre
Hanon, Cécile
Le nez du psychiatre - 2021.
19
L’homme est pourvu de cinq sens : l’ouïe, la vue, le toucher, le goût et l’odorat. Le psychiatre aussi. Aujourd’hui, les nouvelles technologies numériques et de l’information en lien avec la médecine, et a fortiori la psychiatrie, nous plongent dans un espace relationnel aseptisé, sans limite et à la temporalité abolie. La relation de soin s’en trouve modifiée, notamment dans son vécu sensoriel. Pourtant, l’odeur est partout, elle s’impose et fait intrusion. Elle agresse lorsqu’elle est putride, elle est un implicite de dégoût et de maladies. Elle est aussi subtil parfum ou essence délicate, et véhicule du transport amoureux, du désir et de la sensualité. Le corps exhale ce que l’esprit raconte. Le psychiatre, comme tout soignant, est confronté à l’odeur dans sa relation au patient. Elle l’aide à connaître l’autre et peut même le guider dans sa clinique. Mais lorsque l’odeur est difficile à supporter, quel est l’impact dans le lien thérapeutique et dans le respect de l’éthique soignante ? The human being has five senses : hearing, sight, touch, taste and smell. So does the psychiatrist. Today, the new digital and information technologies related to medicine, and a fortiori psychiatry, plunge us into an aseptic relational space, without limits and with abolished temporality. The care relationship is modified, particularly in its sensory experience. However, smell is everywhere, it imposes itself and intrudes. It is aggressive when it is putrid, it is an implicit disgust and disease. It is also a subtle perfume or delicate essence, and a vehicle for love, desire and sensuality. The body exhales what the mind storytells. The psychiatrist, like any carer, is confronted with smell in his relationship with the patient. It helps him to know the other person and can even guide him in his clinic. But when the smell is difficult to bear, what is the impact on the therapeutic relationship and on the respect of the care ethics?
Le nez du psychiatre - 2021.
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L’homme est pourvu de cinq sens : l’ouïe, la vue, le toucher, le goût et l’odorat. Le psychiatre aussi. Aujourd’hui, les nouvelles technologies numériques et de l’information en lien avec la médecine, et a fortiori la psychiatrie, nous plongent dans un espace relationnel aseptisé, sans limite et à la temporalité abolie. La relation de soin s’en trouve modifiée, notamment dans son vécu sensoriel. Pourtant, l’odeur est partout, elle s’impose et fait intrusion. Elle agresse lorsqu’elle est putride, elle est un implicite de dégoût et de maladies. Elle est aussi subtil parfum ou essence délicate, et véhicule du transport amoureux, du désir et de la sensualité. Le corps exhale ce que l’esprit raconte. Le psychiatre, comme tout soignant, est confronté à l’odeur dans sa relation au patient. Elle l’aide à connaître l’autre et peut même le guider dans sa clinique. Mais lorsque l’odeur est difficile à supporter, quel est l’impact dans le lien thérapeutique et dans le respect de l’éthique soignante ? The human being has five senses : hearing, sight, touch, taste and smell. So does the psychiatrist. Today, the new digital and information technologies related to medicine, and a fortiori psychiatry, plunge us into an aseptic relational space, without limits and with abolished temporality. The care relationship is modified, particularly in its sensory experience. However, smell is everywhere, it imposes itself and intrudes. It is aggressive when it is putrid, it is an implicit disgust and disease. It is also a subtle perfume or delicate essence, and a vehicle for love, desire and sensuality. The body exhales what the mind storytells. The psychiatrist, like any carer, is confronted with smell in his relationship with the patient. It helps him to know the other person and can even guide him in his clinic. But when the smell is difficult to bear, what is the impact on the therapeutic relationship and on the respect of the care ethics?
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