Nourrir les loups avec ses moutons et transformer un acte de prédation en don « méritoire » parmi des éleveurs nomades de Mongolie
Charlier, Bernard
Nourrir les loups avec ses moutons et transformer un acte de prédation en don « méritoire » parmi des éleveurs nomades de Mongolie - 2018.
60
Cet article propose d’analyser une manière singulière dont les attaques de loups sur les troupeaux en Mongolie sont interprétées par les éleveurs nomades. La perte d’animaux domestiques est parfois considérée comme un don aux loups et plus particulièrement à l’esprit maître du territoire et des animaux sauvages. La question posée dans cet article est la suivante : pourquoi les éleveurs opèrent-ils ce « retournement » d’une perte, résultant d’un acte de prédation, en un « don » ? La réponse à cette question met en jeu une conception singulière de l’environnement, la circulation d’un bien symbolique nommé hishig, qui se traduit par les termes de « grâce » ou de « fortune », et la notion bouddhiste de « mérite », buyan. This article analyses one of the ways in which Mongolian herders interpret an attack of wolves on their herds. The loss of domestic animals is sometimes perceived as a gift to the wolves and more particularly to the spirit master of the land and wild animals. The question investigated in this article is: why do the herders transform a loss resulting from an act of predation into a gift? The answer to this question brings into play a particular perception of the environment, the circulation of a symbolic good, hishig, translated as “grace” or “fortune,” and the Buddhist notion of “merit,” buyan.
Nourrir les loups avec ses moutons et transformer un acte de prédation en don « méritoire » parmi des éleveurs nomades de Mongolie - 2018.
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Cet article propose d’analyser une manière singulière dont les attaques de loups sur les troupeaux en Mongolie sont interprétées par les éleveurs nomades. La perte d’animaux domestiques est parfois considérée comme un don aux loups et plus particulièrement à l’esprit maître du territoire et des animaux sauvages. La question posée dans cet article est la suivante : pourquoi les éleveurs opèrent-ils ce « retournement » d’une perte, résultant d’un acte de prédation, en un « don » ? La réponse à cette question met en jeu une conception singulière de l’environnement, la circulation d’un bien symbolique nommé hishig, qui se traduit par les termes de « grâce » ou de « fortune », et la notion bouddhiste de « mérite », buyan. This article analyses one of the ways in which Mongolian herders interpret an attack of wolves on their herds. The loss of domestic animals is sometimes perceived as a gift to the wolves and more particularly to the spirit master of the land and wild animals. The question investigated in this article is: why do the herders transform a loss resulting from an act of predation into a gift? The answer to this question brings into play a particular perception of the environment, the circulation of a symbolic good, hishig, translated as “grace” or “fortune,” and the Buddhist notion of “merit,” buyan.
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