De Cellamare à Pontcallec. Une mise en scène dumasienne de la Régence
Andre, Valérie
De Cellamare à Pontcallec. Une mise en scène dumasienne de la Régence - 2016.
74
« Vous avez plus appris d’histoire au peuple que tous les historiens réunis » ! La phrase de Michelet est célèbre. Elle consacre avec autorité l’importance de l’écriture dumasienne de l’Histoire, du roman au théâtre en passant par les scènes historiques et bien sûr la chronique. Les études consacrées à Dumas sont innombrables, tous les aspects de l’œuvre du polygraphe semblent avoir été abordés et mis en relation les uns avec les autres. Le romancier et le dramaturge n’ont pas fait oublier l’historien. La critique dénombre trois grands cycles – le Moyen Âge et les guerres de religion, le xvii e siècle et la Révolution –, les deux premiers ayant quelque peu oblitéré l’importance du troisième. Le regard rétrospectif porté par Dumas sur le xviii e siècle et la fracture révolutionnaire est pourtant essentiel : le discours historique lui permet en effet de parler du présent, la conception téléologico-providentialiste qu’il professe infléchit sa lecture de l’événement ou de l’anecdote en fonction du temps de l’écriture. Une courte période se détache dans ce xviii e siècle foisonnant et multiple, huit années d’exception qui assurent une coupure radicale avec le siècle de Louis XIV : la Régence de Philippe d’Orléans à laquelle Dumas consacra plusieurs grands ouvrages. Pour l’écrivain, la Régence constitue en effet un moment charnière de l’Histoire que la fiction et la chronique permettent de mettre au jour. From Cellamare to Pontcallec. Alexandre Dumas, (hi)storyteller of the Régence « You’ve taught more history to the common people than any real historian », Michelet once told Dumas. This sentence sounds like a final recognition : when writing about History, in his novels, plays, historical scenes and chronicles, Dumas acted as a genuine historian. There are many studies dedicated to the writer, which seem to have taken up all aspects of his monumental production as novelist, playwright and of course « historian » – let us rather say storyteller. Research emphasizes three main cycles – the Middle Ages and Wars of Religion, the seventeenth century and the Revolution – but so far research has mainly emphasized the first two. However, the way Dumas represents the eighteenth century and the shock caused by the Revolution is really interesting, since historical discourse gave him the opportunity to speak about the present. His teleological and providential point of view informed his reading of the anecdotes and events that were the matter of his books. Dumas wrote several major works situated in the time of the regency of Duke Philippe d’Orléans – an eight years gap between the reign of Louis XIV and the Age of Enlightenment. For him, the Régence was indeed a turning point in History, which literary creation could bring to light.
De Cellamare à Pontcallec. Une mise en scène dumasienne de la Régence - 2016.
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« Vous avez plus appris d’histoire au peuple que tous les historiens réunis » ! La phrase de Michelet est célèbre. Elle consacre avec autorité l’importance de l’écriture dumasienne de l’Histoire, du roman au théâtre en passant par les scènes historiques et bien sûr la chronique. Les études consacrées à Dumas sont innombrables, tous les aspects de l’œuvre du polygraphe semblent avoir été abordés et mis en relation les uns avec les autres. Le romancier et le dramaturge n’ont pas fait oublier l’historien. La critique dénombre trois grands cycles – le Moyen Âge et les guerres de religion, le xvii e siècle et la Révolution –, les deux premiers ayant quelque peu oblitéré l’importance du troisième. Le regard rétrospectif porté par Dumas sur le xviii e siècle et la fracture révolutionnaire est pourtant essentiel : le discours historique lui permet en effet de parler du présent, la conception téléologico-providentialiste qu’il professe infléchit sa lecture de l’événement ou de l’anecdote en fonction du temps de l’écriture. Une courte période se détache dans ce xviii e siècle foisonnant et multiple, huit années d’exception qui assurent une coupure radicale avec le siècle de Louis XIV : la Régence de Philippe d’Orléans à laquelle Dumas consacra plusieurs grands ouvrages. Pour l’écrivain, la Régence constitue en effet un moment charnière de l’Histoire que la fiction et la chronique permettent de mettre au jour. From Cellamare to Pontcallec. Alexandre Dumas, (hi)storyteller of the Régence « You’ve taught more history to the common people than any real historian », Michelet once told Dumas. This sentence sounds like a final recognition : when writing about History, in his novels, plays, historical scenes and chronicles, Dumas acted as a genuine historian. There are many studies dedicated to the writer, which seem to have taken up all aspects of his monumental production as novelist, playwright and of course « historian » – let us rather say storyteller. Research emphasizes three main cycles – the Middle Ages and Wars of Religion, the seventeenth century and the Revolution – but so far research has mainly emphasized the first two. However, the way Dumas represents the eighteenth century and the shock caused by the Revolution is really interesting, since historical discourse gave him the opportunity to speak about the present. His teleological and providential point of view informed his reading of the anecdotes and events that were the matter of his books. Dumas wrote several major works situated in the time of the regency of Duke Philippe d’Orléans – an eight years gap between the reign of Louis XIV and the Age of Enlightenment. For him, the Régence was indeed a turning point in History, which literary creation could bring to light.
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