Avoir un visage pour exister publiquement : l'action collective des sans terre au bresil
Bleil, Susana
Avoir un visage pour exister publiquement : l'action collective des sans terre au bresil - 2005.
27
L’objectif de cet article est de questionner le rapport entre visibilité et action collective. La construction de la visibilité est une étape incontournable dans le processus de l’agir collectif, qui s’effectue selon différentes modalités, notamment par l’expérience du regard. En analysant le mouvement des sans terre au Brésil, on voit comment les acteurs parviennent à se construire une visibilité qui leur assure une certaine reconnaissance publique, toujours en tension avec l’image négative que les médias brésiliens portent sur eux. Cette analyse montre en outre que, pour nourrir les convictions et construire une identité collective, en l’occurrence pour se rendre visible à soi-même en tant que sans terre, il faut constituer des expériences de partage et du « vivre ensemble » dans lesquelles des symboles sont célébrés et un avenir différent, idéalisé, est vu et vécu dans le présent de l’action. HAVING AN IMAGE TO EXIST PUBLICLY Collective action of the landless in Brazil In this article the author questions the relationship between visibility and collective action. The construction of visibility is an unavoidable step in the process of collective action. It is accomplished in different ways, primarily through the experience of the gaze. By analysing the landless peasant movement in Brazil, we see how the actors are able to construct a visibility that guarantees them public recognition despite the negative image projected by the Brazilian media. To fuel convictions and construct a collective identity – in this case to become visible to themselves as landless peasants –, they have to constitute experiences of sharing and “living together” in which symbols are celebrated and a different, idealized future is seen and lived through their action.
Avoir un visage pour exister publiquement : l'action collective des sans terre au bresil - 2005.
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L’objectif de cet article est de questionner le rapport entre visibilité et action collective. La construction de la visibilité est une étape incontournable dans le processus de l’agir collectif, qui s’effectue selon différentes modalités, notamment par l’expérience du regard. En analysant le mouvement des sans terre au Brésil, on voit comment les acteurs parviennent à se construire une visibilité qui leur assure une certaine reconnaissance publique, toujours en tension avec l’image négative que les médias brésiliens portent sur eux. Cette analyse montre en outre que, pour nourrir les convictions et construire une identité collective, en l’occurrence pour se rendre visible à soi-même en tant que sans terre, il faut constituer des expériences de partage et du « vivre ensemble » dans lesquelles des symboles sont célébrés et un avenir différent, idéalisé, est vu et vécu dans le présent de l’action. HAVING AN IMAGE TO EXIST PUBLICLY Collective action of the landless in Brazil In this article the author questions the relationship between visibility and collective action. The construction of visibility is an unavoidable step in the process of collective action. It is accomplished in different ways, primarily through the experience of the gaze. By analysing the landless peasant movement in Brazil, we see how the actors are able to construct a visibility that guarantees them public recognition despite the negative image projected by the Brazilian media. To fuel convictions and construct a collective identity – in this case to become visible to themselves as landless peasants –, they have to constitute experiences of sharing and “living together” in which symbols are celebrated and a different, idealized future is seen and lived through their action.
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