La figure de l'anorexique dans l'adolescence
Brusset, Bernard
La figure de l'anorexique dans l'adolescence - 2005.
76
RésuméL’anorexique donne figuration et illustration à la culture de l’anti-consommation et de l’individualisme, mais la fascination qu’elle provoque va bien au-delà. Elle est exploitée par les émissions de télévision pour sa force expressive d’énigme, « la cage dorée » (Bruch), le mystère et le pouvoir de ce qui apparaît comme un choix de rupture avec la famille, les autres adolescentes, avec l’adolescence et avec soi-même. Un choix héroïque et parfois mortel perçu comme accusateur.Les multiples interprétations de l’anorexie mentale par tel ou tel aspect de l’évolution des mœurs et des modèles véhiculés par la culture dominante tendent à nier sa spécificité psychopathologique. Les facteurs culturels, familiaux et traumatiques événementiels sont d’autant plus en cause qu’il s’agit de formes mineures ou d’anorexie hystérique.La mise en spectacle du choix supposé délibéré de se détourner des satisfactions les plus légitimes et les plus élémentaires pour courir le risque de la mort dans la démesure d’un comportement de restriction pas seulement alimentaire, détourne l’attention de ce que montre la clinique psychanalytique : la force de la demande affective anachronique (qui peut trouver une issue dangereuse dans les boulimies) et de l’ambivalence dans les relations aux parents et surtout à la mère en fonction de l’histoire infantile. Ainsi s’explique dans l’entourage, à la mesure de l’angoisse qu’elle provoque, l’insistance des réactions de déni du sens : il n’y a rien à comprendre, c’est une maladie, une anomalie dans le cerveau. Or, si les anorexiques s’opposent à être ré-alimentées de force, elles demandent à être écoutées et derrière la façade affichée d’un fétichisme du corps mince, c’est le désarroi qui s’exprime et demande à être entendu. The anorexic figures and illustrates the culture of anti-consumption and individualism, but the fascination it provokes goes well beyond this. It is exploited by television programs for its expressive strength as an enigma, the « golden cage » (Bruch), the mystery and the power of what appears to be choice of rupture with the family, with other adolescents, and with oneself. A heroic and sometimes deadly choice that is perceived as an accusation.Multiple interpretations of mental anorexia according to some aspect of mores and models communicated by the dominant culture tend to deny its psychopathological specificity. Cultural and family factors, and traumatic events, are cited all the more in cases of minor forms of anorexia, or hysterical anorexia.The spectacle of this supposedly deliberate choice, that of turning one’s back on the most basic and legitimate satisfactions, in order to risk death through the excesses of restrictive behavior involving more than just food, distracts attention from what psychoanalytical practice has shown: the strength of the anachronic affective demand (which can find a dangerous outlet in cases of bulimia) and of ambivalence in the relationship with the parents, and especially the mother, depending on the background of infanthood. This would explain why we find in the entourage, in proportion to the anxiety anorexia gives rise to, reactions amounting to a disavowal of meaning: there is nothing to understand, it’s a sickness, a brain abnormality. Though anorexics may refuse to be force fed, they do ask to be listened to ; behind the façade of a thin body fetish lies an upset and a demand to be heard. ResumenLa anorexica dona figuración e ilustración a la cultura de la anticonsomación y de individualismo ; pero la fascinación que ella provoca va más allá. Ella será explotada en las difusiones televisuales por su fuerza expresiva del enigma ; « la caja dorada » (Bruch), el misterio y el poder de lo que aparece como una libre eleción de ruptura con la familia, con los otros adolescentes y consigo mismo. Una eleción heróica y a veces mortal percibida como acusador.Las múltiples interpretaciones de la anorexia mental por tal o tal aspecto de la evolución de concepciones y de los modelos vehiculados por la cultura dominante tienden a negar la especficidad psicopatológica. Los factores culturales familiares y traumáticos, son puestos en causa puesto que se trata de anorexias menores o de la anorexia histérica.Hacer un espectáculo de la eleción supuestamente deliberada de renunciar a las satisfaciones las más legítimas y las más elementarias, para correr el riesgo de la muerte en la desmedida de un comportamiento de restrición no solamente alimentario ; distrae la atención de lo que muestra la clínica psicoanalítica : la fuerza de la demanda afectiva anacrónica (que puede encontrar una salida peligrosa en el caso de las bulimias) y de la ambivalencia en las relaciones hacia los padres y sobre todo a la madre en función de la historia infantil.Así se explica en el entorno en función de la angustia que ella provoca. La insistencia de las reaciones de denegación del sentido : No hay nada que comprender, es una enfermedad, una anomalia en el cerebro. Si las anorexicas se oponen a ser realimentadas de fuerza ellas piden ser escuchadas y detras de la fazada que se aficha de un fetichismo de un cuerpo delgado, es la deseperación que se exprime y que pide de ser entendido.
La figure de l'anorexique dans l'adolescence - 2005.
76
RésuméL’anorexique donne figuration et illustration à la culture de l’anti-consommation et de l’individualisme, mais la fascination qu’elle provoque va bien au-delà. Elle est exploitée par les émissions de télévision pour sa force expressive d’énigme, « la cage dorée » (Bruch), le mystère et le pouvoir de ce qui apparaît comme un choix de rupture avec la famille, les autres adolescentes, avec l’adolescence et avec soi-même. Un choix héroïque et parfois mortel perçu comme accusateur.Les multiples interprétations de l’anorexie mentale par tel ou tel aspect de l’évolution des mœurs et des modèles véhiculés par la culture dominante tendent à nier sa spécificité psychopathologique. Les facteurs culturels, familiaux et traumatiques événementiels sont d’autant plus en cause qu’il s’agit de formes mineures ou d’anorexie hystérique.La mise en spectacle du choix supposé délibéré de se détourner des satisfactions les plus légitimes et les plus élémentaires pour courir le risque de la mort dans la démesure d’un comportement de restriction pas seulement alimentaire, détourne l’attention de ce que montre la clinique psychanalytique : la force de la demande affective anachronique (qui peut trouver une issue dangereuse dans les boulimies) et de l’ambivalence dans les relations aux parents et surtout à la mère en fonction de l’histoire infantile. Ainsi s’explique dans l’entourage, à la mesure de l’angoisse qu’elle provoque, l’insistance des réactions de déni du sens : il n’y a rien à comprendre, c’est une maladie, une anomalie dans le cerveau. Or, si les anorexiques s’opposent à être ré-alimentées de force, elles demandent à être écoutées et derrière la façade affichée d’un fétichisme du corps mince, c’est le désarroi qui s’exprime et demande à être entendu. The anorexic figures and illustrates the culture of anti-consumption and individualism, but the fascination it provokes goes well beyond this. It is exploited by television programs for its expressive strength as an enigma, the « golden cage » (Bruch), the mystery and the power of what appears to be choice of rupture with the family, with other adolescents, and with oneself. A heroic and sometimes deadly choice that is perceived as an accusation.Multiple interpretations of mental anorexia according to some aspect of mores and models communicated by the dominant culture tend to deny its psychopathological specificity. Cultural and family factors, and traumatic events, are cited all the more in cases of minor forms of anorexia, or hysterical anorexia.The spectacle of this supposedly deliberate choice, that of turning one’s back on the most basic and legitimate satisfactions, in order to risk death through the excesses of restrictive behavior involving more than just food, distracts attention from what psychoanalytical practice has shown: the strength of the anachronic affective demand (which can find a dangerous outlet in cases of bulimia) and of ambivalence in the relationship with the parents, and especially the mother, depending on the background of infanthood. This would explain why we find in the entourage, in proportion to the anxiety anorexia gives rise to, reactions amounting to a disavowal of meaning: there is nothing to understand, it’s a sickness, a brain abnormality. Though anorexics may refuse to be force fed, they do ask to be listened to ; behind the façade of a thin body fetish lies an upset and a demand to be heard. ResumenLa anorexica dona figuración e ilustración a la cultura de la anticonsomación y de individualismo ; pero la fascinación que ella provoca va más allá. Ella será explotada en las difusiones televisuales por su fuerza expresiva del enigma ; « la caja dorada » (Bruch), el misterio y el poder de lo que aparece como una libre eleción de ruptura con la familia, con los otros adolescentes y consigo mismo. Una eleción heróica y a veces mortal percibida como acusador.Las múltiples interpretaciones de la anorexia mental por tal o tal aspecto de la evolución de concepciones y de los modelos vehiculados por la cultura dominante tienden a negar la especficidad psicopatológica. Los factores culturales familiares y traumáticos, son puestos en causa puesto que se trata de anorexias menores o de la anorexia histérica.Hacer un espectáculo de la eleción supuestamente deliberada de renunciar a las satisfaciones las más legítimas y las más elementarias, para correr el riesgo de la muerte en la desmedida de un comportamiento de restrición no solamente alimentario ; distrae la atención de lo que muestra la clínica psicoanalítica : la fuerza de la demanda afectiva anacrónica (que puede encontrar una salida peligrosa en el caso de las bulimias) y de la ambivalencia en las relaciones hacia los padres y sobre todo a la madre en función de la historia infantil.Así se explica en el entorno en función de la angustia que ella provoca. La insistencia de las reaciones de denegación del sentido : No hay nada que comprender, es una enfermedad, una anomalia en el cerebro. Si las anorexicas se oponen a ser realimentadas de fuerza ellas piden ser escuchadas y detras de la fazada que se aficha de un fetichismo de un cuerpo delgado, es la deseperación que se exprime y que pide de ser entendido.




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