Quand les téléspectateurs découvraient la télévision-vérité : les réceptions d'un « jeu de société » télévisé (Le Fils du patron, 1964)
Poels, Géraldine
Quand les téléspectateurs découvraient la télévision-vérité : les réceptions d'un « jeu de société » télévisé (Le Fils du patron, 1964) - 2010.
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En décembre 1964, les Français découvrent à la télévision la deuxième émission de la série Jeux de société, Le Fils du patron. Qualifié de « télévision vérité », le dispositif de l’émission mêle de manière ambiguë fiction et techniques de reportage, interviews et reconstitutions, pour mettre en scène les barrières de classes qui entravent l’idylle entre une ouvrière et le fils d’un patron du Nord textile. Si les critiques déplorent dans la presse ce mélange des genres, les téléspectateurs réagissent de manière plus diverse et nuancée. Ce sont leurs réactions que permet d’étudier le courrier conservé par la productrice, Danielle Hunebelle. Ces documents exceptionnels témoignent de la diversité des ressources mobilisées par les téléspectateurs pour juger une émission et exercer leur expertise. La conformité aux règles d’un genre (fictif ou documentaire) apparaît comme le critère de jugement décisif, mais en l’absence d’indices clairs au sein de l’émission, cette conformité est diversement évaluée, comprise et critiquée par les téléspectateurs. Leurs lettres gardent la trace de la complexité de ces réceptions, exprimées par des gens ordinaires. Elles permettent d’étudier comment le public définit et perçoit les relations entre télévision et réalité, mais aussi, au-delà, la perception de la société française et de ses tensions au cœur des Trente Glorieuses.
Quand les téléspectateurs découvraient la télévision-vérité : les réceptions d'un « jeu de société » télévisé (Le Fils du patron, 1964) - 2010.
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En décembre 1964, les Français découvrent à la télévision la deuxième émission de la série Jeux de société, Le Fils du patron. Qualifié de « télévision vérité », le dispositif de l’émission mêle de manière ambiguë fiction et techniques de reportage, interviews et reconstitutions, pour mettre en scène les barrières de classes qui entravent l’idylle entre une ouvrière et le fils d’un patron du Nord textile. Si les critiques déplorent dans la presse ce mélange des genres, les téléspectateurs réagissent de manière plus diverse et nuancée. Ce sont leurs réactions que permet d’étudier le courrier conservé par la productrice, Danielle Hunebelle. Ces documents exceptionnels témoignent de la diversité des ressources mobilisées par les téléspectateurs pour juger une émission et exercer leur expertise. La conformité aux règles d’un genre (fictif ou documentaire) apparaît comme le critère de jugement décisif, mais en l’absence d’indices clairs au sein de l’émission, cette conformité est diversement évaluée, comprise et critiquée par les téléspectateurs. Leurs lettres gardent la trace de la complexité de ces réceptions, exprimées par des gens ordinaires. Elles permettent d’étudier comment le public définit et perçoit les relations entre télévision et réalité, mais aussi, au-delà, la perception de la société française et de ses tensions au cœur des Trente Glorieuses.
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