L’éternel retour de la « Malebête » : appropriations télévisuelles et cinématographiques du mythe de la Bête du Gévaudan, des années 1960 aux années 2020
Papin, Bernard
L’éternel retour de la « Malebête » : appropriations télévisuelles et cinématographiques du mythe de la Bête du Gévaudan, des années 1960 aux années 2020 - 2024.
84
De 1764 à 1767, un prédateur aussi mystérieux que monstrueux tue plus d’une centaine de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, et en mutile des dizaines d’autres aux confins des provinces du Vivarais et du Gévaudan. La « malebête » du Gévaudan provoque au fil du temps de multiples interrogations quant à sa nature exacte, avant d’accéder au rang de mythe et d’être transformée, après sa mort et comme cela est de mise dans le mythe, en « totem ». Aujourd’hui, le mystère n’en est plus un aux yeux des historiens mais le prédateur mystérieux fascine toujours et se trouve pris dans un flux continu de propositions fictionnelles qui mettent en scène et questionnent le mythe. Des années 1960 aux années 2020, cinq émissions de télévision et un film de cinéma en proposent des lectures très différentes Il ne s’agit pas d’adaptations car il n’y a pas à proprement parler d’hypotexte, si ce n’est des archives très inégalement exploitées, ni même de remakes : il s’agit bien plutôt de variations autour d’un même thème, un thème qui hante l’inconscient collectif et qui s’est enrichi et opacifié au fil du temps. Après avoir essayé de comprendre comment un fait divers, certes hors normes et particulièrement dramatique, a pu se transformer en mythe et s’inscrire durablement dans la conscience collective, l’article explore ces variations afin de confronter des lectures qui varient en fonction des supports de diffusion et des conditions de réception des œuvres, des genres cinématographiques ou télévisuels et des choix esthétiques des réalisateurs. Toutes ces propositions témoignent – à leur façon, avec des modalités différentes en fonction de l’époque qui les a vus naître – de la fascination qui reste la nôtre pour une histoire qui engage notre rapport à la monstruosité.
L’éternel retour de la « Malebête » : appropriations télévisuelles et cinématographiques du mythe de la Bête du Gévaudan, des années 1960 aux années 2020 - 2024.
84
De 1764 à 1767, un prédateur aussi mystérieux que monstrueux tue plus d’une centaine de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, et en mutile des dizaines d’autres aux confins des provinces du Vivarais et du Gévaudan. La « malebête » du Gévaudan provoque au fil du temps de multiples interrogations quant à sa nature exacte, avant d’accéder au rang de mythe et d’être transformée, après sa mort et comme cela est de mise dans le mythe, en « totem ». Aujourd’hui, le mystère n’en est plus un aux yeux des historiens mais le prédateur mystérieux fascine toujours et se trouve pris dans un flux continu de propositions fictionnelles qui mettent en scène et questionnent le mythe. Des années 1960 aux années 2020, cinq émissions de télévision et un film de cinéma en proposent des lectures très différentes Il ne s’agit pas d’adaptations car il n’y a pas à proprement parler d’hypotexte, si ce n’est des archives très inégalement exploitées, ni même de remakes : il s’agit bien plutôt de variations autour d’un même thème, un thème qui hante l’inconscient collectif et qui s’est enrichi et opacifié au fil du temps. Après avoir essayé de comprendre comment un fait divers, certes hors normes et particulièrement dramatique, a pu se transformer en mythe et s’inscrire durablement dans la conscience collective, l’article explore ces variations afin de confronter des lectures qui varient en fonction des supports de diffusion et des conditions de réception des œuvres, des genres cinématographiques ou télévisuels et des choix esthétiques des réalisateurs. Toutes ces propositions témoignent – à leur façon, avec des modalités différentes en fonction de l’époque qui les a vus naître – de la fascination qui reste la nôtre pour une histoire qui engage notre rapport à la monstruosité.
Réseaux sociaux