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Appropriation du passé et nationalisme hindou dans l'Inde contemporaine

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2006. Ressources en ligne : Abrégé : RésuméCet article examine un type particulier d’appropriation du passé dans l’Inde contemporaine par un courant politique qui est celui du nationalisme hindou. À partir de l’analyse d’un évènement symbolique, la destruction d’une mosquée dans une petite ville de l’Inde du Nord en décembre 1992 par une foule d’émeutiers hindous, on cherche à cerner la manière dont les nationalistes hindous tentent de reconstruire l’histoire indienne en effaçant tout son versant islamique. Après une présentation du contexte politique spécifique dans lequel se produisit l’événement, il s’agit d’en décrypter le sens en le replaçant dans la continuité d’une tentative de faire de l’hindouisme, phénomène religieux amorphe et peu historisé, une religion historique sur le modèle de l’islam ou du christianisme : d’où l’importance donnée au personnage de Rama, héros d’une des deux grandes épopées indiennes, le Ramayana, et assimilé à un avatar du grand dieu Vishnu. En détruisant une mosquée construite au xvie siècle sur ordre de l’empereur moghol Babur, située sur l’emplacement supposé d’un temple dédié à Rama, les nationalistes hindous cherchaient à déraciner symboliquement l’islam du sol indien, pour affirmer l’autochtonie unique de l’hindouisme. On lit dans cette fureur destructrice une pratique de substitution au génocide, qui peut cependant servir de justification à des massacres ponctuels, comme ceux auxquels on a assisté au Gujerat en 2002.Abrégé : This article focuses on a particular kind of appropriation of the past in contemporary India by Hindu nationalism. It looks at one symbolic event, the destruction of a mosque in a small town of North India in December 1992 by a crowd of Hindu rioters, and seeks the interpret it as part of an attempt by Hindu nationalists to reconstruct the history of India by erasing its islamic component. Starting with a brief presentation of the specific political context of the event, it then proceeds to tease out its meaning by framing it within the perspective of an attempted reconstruction of hinduism as a "historic" religion similar to islam or christianity : hence the place given to Rama, both the hero of one of the great Indian epics, the Ramayana, and an avatar of the great god Vishnu. Through destroying a mosque built in the sixteenth century on the order of the Mogul emperor Babur, on the supposed location of an ancient temple dedicated to Rama, Hindu nationalists sought to symbolically uproot islam from the soil of India, in order to make a statement of the unique autochtony of hinduism. This destructive fury can be seen as a substitute for genocide, and has been used as a justification for massacres, such as the one that took place in Gujarat in 2002.
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RésuméCet article examine un type particulier d’appropriation du passé dans l’Inde contemporaine par un courant politique qui est celui du nationalisme hindou. À partir de l’analyse d’un évènement symbolique, la destruction d’une mosquée dans une petite ville de l’Inde du Nord en décembre 1992 par une foule d’émeutiers hindous, on cherche à cerner la manière dont les nationalistes hindous tentent de reconstruire l’histoire indienne en effaçant tout son versant islamique. Après une présentation du contexte politique spécifique dans lequel se produisit l’événement, il s’agit d’en décrypter le sens en le replaçant dans la continuité d’une tentative de faire de l’hindouisme, phénomène religieux amorphe et peu historisé, une religion historique sur le modèle de l’islam ou du christianisme : d’où l’importance donnée au personnage de Rama, héros d’une des deux grandes épopées indiennes, le Ramayana, et assimilé à un avatar du grand dieu Vishnu. En détruisant une mosquée construite au xvie siècle sur ordre de l’empereur moghol Babur, située sur l’emplacement supposé d’un temple dédié à Rama, les nationalistes hindous cherchaient à déraciner symboliquement l’islam du sol indien, pour affirmer l’autochtonie unique de l’hindouisme. On lit dans cette fureur destructrice une pratique de substitution au génocide, qui peut cependant servir de justification à des massacres ponctuels, comme ceux auxquels on a assisté au Gujerat en 2002.

This article focuses on a particular kind of appropriation of the past in contemporary India by Hindu nationalism. It looks at one symbolic event, the destruction of a mosque in a small town of North India in December 1992 by a crowd of Hindu rioters, and seeks the interpret it as part of an attempt by Hindu nationalists to reconstruct the history of India by erasing its islamic component. Starting with a brief presentation of the specific political context of the event, it then proceeds to tease out its meaning by framing it within the perspective of an attempted reconstruction of hinduism as a "historic" religion similar to islam or christianity : hence the place given to Rama, both the hero of one of the great Indian epics, the Ramayana, and an avatar of the great god Vishnu. Through destroying a mosque built in the sixteenth century on the order of the Mogul emperor Babur, on the supposed location of an ancient temple dedicated to Rama, Hindu nationalists sought to symbolically uproot islam from the soil of India, in order to make a statement of the unique autochtony of hinduism. This destructive fury can be seen as a substitute for genocide, and has been used as a justification for massacres, such as the one that took place in Gujarat in 2002.

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