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Ethnographie de terrain et relation d'enquête. Observer les « communautés » de logiciels libres

Par : Contributeur(s) : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2011. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Cet article, nourri par une enquête ethnographique conduite pendant cinq ans dans une « communauté » de développeurs d’un logiciel libre, se fonde sur la relation d’enquête. Appuyant ses activités sur les ressources numériques d’Internet, ce type de groupe n’est pas inscrit dans un territoire – un terrain – physique. Une manière, classique, de prendre en compte cette particularité, consiste à conduire des enquêtes à distance et à couvert permettant de collecter les traces électroniques des activités du groupe, et à les compléter parfois par des enquêtes directes auprès des participants (entretiens ou questionnaires par messagerie électronique notamment). Cette méthode présente d’importantes limites, car la plupart des groupes de développeurs sont peu institutionnalisés et ont un fonctionnement faiblement codifié. Analyser l’action collective et étudier les mécanismes de production des logiciels libres passe alors par l’identification de règles qui ne se révèlent que dans les cours d’action parce qu’elles restent largement informelles. La démarche ethnographique de terrain, centrée sur le groupe en activité, est alors la démarche la plus adéquate. Mais la mise en œuvre de celle-ci est délicate, car, au-delà de leur inscription dans l’univers numérique de l’Internet, ces groupes apparaissent insaisissables : leurs participants sont dispersés, l’autorité y est diffuse, leurs frontières sont incertaines, leur organisation est peu formalisée, les affiliations y sont fragiles, etc. Ces difficultés ont des conséquences directes sur la relation d’enquête, qui est plastique et incertaine, et traverse des formes qui sont décrites et argumentées comme autant de leviers pour la démarche ethnographique. Finalement, une telle démarche ethnographique est appropriée pour analyser le travail d’organisation, au-delà du cas des logiciels li­bres, dans les organisations peu formalisées.Abrégé : Field ethnography and the research relationship. Scrutinizing free software « communities »This article, based on an ethnographic survey conducted over five years in a free software developers’ « community », focuses on the research relationship. Since this type of group develops its activities using the digital resources of the Internet, it does not have a place in a physical territory or field. A classical way to take this characteristic into account is to conduct surveys from a distance and undercover, by collecting electronic traces and sometimes complementing them with direct inquiries with the participants (interviews or questionnaires, notably by electronic mail). This method has significant limits since most developers’ groups are not very institutionalized and function in a poorly codified way. Analyzing collective action and studying free software production mechanisms thus involves the identification of rules that are only revealed during action, since they mostly remain informal. The in-the-field ethnographic approach, focused on the group in activity, is then the most appropriate approach. However, this ethnographic approach can prove tricky to implement, since beyond the fact that they reside within the Internet’s digital cloud, these groups appear very elusive: their participants are scattered, authority is diffuse, boundaries are unclear, their organization is not at all formalized, affiliations are fragile, etc. These difficulties have direct consequences on the research relationship, which is malleable and uncertain, and takes forms that are described and discussed as levers for the ethnographic approach. In conclusion, such an ethnographic approach is appropriate to analyze organizational work, beyond the specific case of free software, in poorly formalized organizations.
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Cet article, nourri par une enquête ethnographique conduite pendant cinq ans dans une « communauté » de développeurs d’un logiciel libre, se fonde sur la relation d’enquête. Appuyant ses activités sur les ressources numériques d’Internet, ce type de groupe n’est pas inscrit dans un territoire – un terrain – physique. Une manière, classique, de prendre en compte cette particularité, consiste à conduire des enquêtes à distance et à couvert permettant de collecter les traces électroniques des activités du groupe, et à les compléter parfois par des enquêtes directes auprès des participants (entretiens ou questionnaires par messagerie électronique notamment). Cette méthode présente d’importantes limites, car la plupart des groupes de développeurs sont peu institutionnalisés et ont un fonctionnement faiblement codifié. Analyser l’action collective et étudier les mécanismes de production des logiciels libres passe alors par l’identification de règles qui ne se révèlent que dans les cours d’action parce qu’elles restent largement informelles. La démarche ethnographique de terrain, centrée sur le groupe en activité, est alors la démarche la plus adéquate. Mais la mise en œuvre de celle-ci est délicate, car, au-delà de leur inscription dans l’univers numérique de l’Internet, ces groupes apparaissent insaisissables : leurs participants sont dispersés, l’autorité y est diffuse, leurs frontières sont incertaines, leur organisation est peu formalisée, les affiliations y sont fragiles, etc. Ces difficultés ont des conséquences directes sur la relation d’enquête, qui est plastique et incertaine, et traverse des formes qui sont décrites et argumentées comme autant de leviers pour la démarche ethnographique. Finalement, une telle démarche ethnographique est appropriée pour analyser le travail d’organisation, au-delà du cas des logiciels li­bres, dans les organisations peu formalisées.

Field ethnography and the research relationship. Scrutinizing free software « communities »This article, based on an ethnographic survey conducted over five years in a free software developers’ « community », focuses on the research relationship. Since this type of group develops its activities using the digital resources of the Internet, it does not have a place in a physical territory or field. A classical way to take this characteristic into account is to conduct surveys from a distance and undercover, by collecting electronic traces and sometimes complementing them with direct inquiries with the participants (interviews or questionnaires, notably by electronic mail). This method has significant limits since most developers’ groups are not very institutionalized and function in a poorly codified way. Analyzing collective action and studying free software production mechanisms thus involves the identification of rules that are only revealed during action, since they mostly remain informal. The in-the-field ethnographic approach, focused on the group in activity, is then the most appropriate approach. However, this ethnographic approach can prove tricky to implement, since beyond the fact that they reside within the Internet’s digital cloud, these groups appear very elusive: their participants are scattered, authority is diffuse, boundaries are unclear, their organization is not at all formalized, affiliations are fragile, etc. These difficulties have direct consequences on the research relationship, which is malleable and uncertain, and takes forms that are described and discussed as levers for the ethnographic approach. In conclusion, such an ethnographic approach is appropriate to analyze organizational work, beyond the specific case of free software, in poorly formalized organizations.

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