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Philosophie et sociologie : le prix du passage

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2012. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Les sociologues ont au moins trois manières différentes de se rapporter à la philosophie. La première peut être appelée démarcationnisme : elle prône le maintien d’une stricte étanchéité entre les deux disciplines, au nom de l’incompatibilité de leurs épistémologies respectives. La deuxième est l’ intégrationnisme : elle présuppose qu’il n’existe pas de véritable solution de continuité entre philosophie et sociologie et qu’il est justifié, par conséquent, d’unifier en un seul discours leurs apports. Une troisième position, enfin, peut être nommée conversionnisme : elle consiste à n’autoriser l’emprunt sociologique de concepts et de schèmes de raisonnement philosophiques qu’à la condition expresse d’en payer le prix, c’est-à-dire de faire l’effort de les retraduire dans la logique de l’enquête sociologique. Cet article défend l’idée que l’attitude la plus conforme à la vocation de la sociologie est le conversionnisme. Trois exemples sont examinés : l’apport possible de la philosophie de Wittgenstein à l’analyse sociologique de la normativité ; l’apport possible de la philosophie de Leibniz à l’analyse sociologique de la réflexivité des acteurs sociaux ; l’apport possible de la philosophie pragmatiste à l’analyse sociologique des dispositions.Nous avons demandé à Sylvie Mesure, à la fois philosophe et sociologue, de rédiger un commentaire de l’article de Cyril Lemieux pour susciter le débat conformément à l’esprit de notre rubrique. Si Sylvie Mesure est membre du comité de rédaction de la revue Sociologie, ce commentaire n’engage bien évidemment que son auteur.Abrégé : Philosophy and sociology: Paying the tollSociologists have at least three different ways of relating to philosophy. The first one may be called demarcationism: it advocates for a strict boundary between the two disciplines on behalf of the inconsistency of their respective epistemologies. The second one is integrationism: it presumes that there is no real gap between philosophy and sociology and therefore justifies uniting their results in one unique discourse. Finally, a third position may be called conversionism: it permits the sociological borrowing of philosophical concepts and schemes of reasoning on the express condition of “paying the toll,” i.e. of making a special effort to re-translate them into the logic of sociological inquiry. This article argues that conversionism is the attitude that best fits the purpose of sociology. Three examples are discussed: the eventual contribution of Wittgenstein’s philosophy to the sociological analysis of normativity; the eventual contribution of Leibniz’s philosophy to the sociological analysis of social actors’ reflexivity; and the eventual contribution of pragmatism to the sociological analysis of the social actors’ tendencies to act.We asked Sylvie Mesure, both a philosopher and a sociologist, to write a comment on Cyril Lemieux’s article, in order to preserve the spirit of debate that defines this section of our journal. If Sylvie Mesure is a member of Sociology’ editorial board, she remains responsible for the views expressed in this comment.
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Les sociologues ont au moins trois manières différentes de se rapporter à la philosophie. La première peut être appelée démarcationnisme : elle prône le maintien d’une stricte étanchéité entre les deux disciplines, au nom de l’incompatibilité de leurs épistémologies respectives. La deuxième est l’ intégrationnisme : elle présuppose qu’il n’existe pas de véritable solution de continuité entre philosophie et sociologie et qu’il est justifié, par conséquent, d’unifier en un seul discours leurs apports. Une troisième position, enfin, peut être nommée conversionnisme : elle consiste à n’autoriser l’emprunt sociologique de concepts et de schèmes de raisonnement philosophiques qu’à la condition expresse d’en payer le prix, c’est-à-dire de faire l’effort de les retraduire dans la logique de l’enquête sociologique. Cet article défend l’idée que l’attitude la plus conforme à la vocation de la sociologie est le conversionnisme. Trois exemples sont examinés : l’apport possible de la philosophie de Wittgenstein à l’analyse sociologique de la normativité ; l’apport possible de la philosophie de Leibniz à l’analyse sociologique de la réflexivité des acteurs sociaux ; l’apport possible de la philosophie pragmatiste à l’analyse sociologique des dispositions.Nous avons demandé à Sylvie Mesure, à la fois philosophe et sociologue, de rédiger un commentaire de l’article de Cyril Lemieux pour susciter le débat conformément à l’esprit de notre rubrique. Si Sylvie Mesure est membre du comité de rédaction de la revue Sociologie, ce commentaire n’engage bien évidemment que son auteur.

Philosophy and sociology: Paying the tollSociologists have at least three different ways of relating to philosophy. The first one may be called demarcationism: it advocates for a strict boundary between the two disciplines on behalf of the inconsistency of their respective epistemologies. The second one is integrationism: it presumes that there is no real gap between philosophy and sociology and therefore justifies uniting their results in one unique discourse. Finally, a third position may be called conversionism: it permits the sociological borrowing of philosophical concepts and schemes of reasoning on the express condition of “paying the toll,” i.e. of making a special effort to re-translate them into the logic of sociological inquiry. This article argues that conversionism is the attitude that best fits the purpose of sociology. Three examples are discussed: the eventual contribution of Wittgenstein’s philosophy to the sociological analysis of normativity; the eventual contribution of Leibniz’s philosophy to the sociological analysis of social actors’ reflexivity; and the eventual contribution of pragmatism to the sociological analysis of the social actors’ tendencies to act.We asked Sylvie Mesure, both a philosopher and a sociologist, to write a comment on Cyril Lemieux’s article, in order to preserve the spirit of debate that defines this section of our journal. If Sylvie Mesure is a member of Sociology’ editorial board, she remains responsible for the views expressed in this comment.

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