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« Ne pas se laisser faire » : syndicalisme et politisation pratique de fractions basses des classes populaires

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2020. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : À partir d’une enquête ethnographique au sein de deux unions locales (UL) de la CGT, cet article s’intéresse au syndicalisme dans des secteurs précarisés du marché de l’emploi (grande distribution, Ehpad, sous-traitance industrielle), afin de montrer en quoi cette activité participe à la politisation pratique des classes populaires par l’entretien d’une grille de lecture classiste des rapports sociaux. Nous expliquons les ressorts de cette politisation à partir d’une approche interactionniste reposant sur l’étude de la rencontre entre, d’une part, l’expérience des rapports de domination au travail qui a nourri chez des salariés un sentiment d’injustice et de défiance envers leur employeur et, d’autre part, l’activité de cadrage menée par les militants des UL chargés de les former syndicalement. Le but de cet article est alors de montrer comment les idéologies militantes en milieu populaire ne se déclinent pas tant dans des discours explicitement politiques, mais dans des styles et des principes moraux qui revêtent un caractère pratique, en ce qu’ils se voient directement mobilisables pour se défendre au travail. Ces principes pourraient être ici résumés en ces termes : on ne peut pas faire confiance a priori aux « patrons », seul le rapport de forces permet d’obtenir satisfaction face à eux. Ils renvoient à une éthique et un sens pratique de la résistance au quotidien face à l’employeur, que salariés et militants des UL traduisent par l’expression : « ne pas se laisser faire ».Abrégé : Based on an ethnographic research in two local unions (UL) of the CGT, this article examines trade unionism in precarious sectors of the job market (large retailers, nursing homes, industrial subcontracting). It shows that this activity participates in the practical politicization of the working classes by means of sustaining a class-based approach to social relations. This paper aims to explain the inner workings of the politicization process using an interactionist methodology and seeks to explore the ways in which the employees’ experiences of domination at the workplace as well as that of injustice and distrust towards their employers interact with the guidance provided by local unions. The purpose of this article is to show that militant ideologies are not so much expressed in explicitly political terms, but in moral styles and principles which take on a pragmatic dimension inasmuch as they can be easily channelled into action in the workplace. These principles could be summarized as follows: Trust in “the bosses” is not a given; only power struggle can help obtain satisfaction in dealing with them. These principles reflect an ethic and a practical sense of daily resistance to the employer, which the employees and local union activists refer to as “fighting back”.
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À partir d’une enquête ethnographique au sein de deux unions locales (UL) de la CGT, cet article s’intéresse au syndicalisme dans des secteurs précarisés du marché de l’emploi (grande distribution, Ehpad, sous-traitance industrielle), afin de montrer en quoi cette activité participe à la politisation pratique des classes populaires par l’entretien d’une grille de lecture classiste des rapports sociaux. Nous expliquons les ressorts de cette politisation à partir d’une approche interactionniste reposant sur l’étude de la rencontre entre, d’une part, l’expérience des rapports de domination au travail qui a nourri chez des salariés un sentiment d’injustice et de défiance envers leur employeur et, d’autre part, l’activité de cadrage menée par les militants des UL chargés de les former syndicalement. Le but de cet article est alors de montrer comment les idéologies militantes en milieu populaire ne se déclinent pas tant dans des discours explicitement politiques, mais dans des styles et des principes moraux qui revêtent un caractère pratique, en ce qu’ils se voient directement mobilisables pour se défendre au travail. Ces principes pourraient être ici résumés en ces termes : on ne peut pas faire confiance a priori aux « patrons », seul le rapport de forces permet d’obtenir satisfaction face à eux. Ils renvoient à une éthique et un sens pratique de la résistance au quotidien face à l’employeur, que salariés et militants des UL traduisent par l’expression : « ne pas se laisser faire ».

Based on an ethnographic research in two local unions (UL) of the CGT, this article examines trade unionism in precarious sectors of the job market (large retailers, nursing homes, industrial subcontracting). It shows that this activity participates in the practical politicization of the working classes by means of sustaining a class-based approach to social relations. This paper aims to explain the inner workings of the politicization process using an interactionist methodology and seeks to explore the ways in which the employees’ experiences of domination at the workplace as well as that of injustice and distrust towards their employers interact with the guidance provided by local unions. The purpose of this article is to show that militant ideologies are not so much expressed in explicitly political terms, but in moral styles and principles which take on a pragmatic dimension inasmuch as they can be easily channelled into action in the workplace. These principles could be summarized as follows: Trust in “the bosses” is not a given; only power struggle can help obtain satisfaction in dealing with them. These principles reflect an ethic and a practical sense of daily resistance to the employer, which the employees and local union activists refer to as “fighting back”.

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