Les voisins : une bouffée d’air social ? Relations locales et entre-soi dans les réseaux personnels
Type de matériel :
- entre-soi
- relations de voisinage
- homogénéité sociale
- réseaux personnels
- ségrégation urbaine
- contexte d’activités
- entre-soi
- relations de voisinage
- homogénéité sociale
- réseaux personnels
- ségrégation urbaine
- contexte d’activités
- homogeneity and cohesion in personal networks
- urban segregation
- personal networks
- Neighborhood relations
- context of activities
- social homogeneity
- homogeneity and cohesion in personal networks
- urban segregation
- personal networks
- Neighborhood relations
- context of activities
- social homogeneity
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For several decades, the issue of the intensification of urban segregation observed in large urban areas has been intertwined with the question of social homogeneity and cohesion in local relations and an increasing drive amongst policy makers in Western countries towards desegregation. Whilst previous scholarship has studied the role of neighborhood relations in the process of social homogenization, few of them has been devoted to contextualizing these network structures in terms of individuals’ social lives and how neighborhood structures fit into other overlapping social circles (work, friends, school, etc.). Based on a survey of personal networks conducted in 2017 in the Toulouse region, we study the place of neighborhood relationships in networks to see whether and to what extent these relationships contribute to the formation of “entre-soi” (understood as a sociability that is both homogeneous and cohesive). To that end, we distinguish between two types of local relationships: Relationships created with neighbors and those formed with what we call more-than-neighbors. Overall, this article finds that relationships with neighbors provides more social openness than relationships with more-than-neighbors and those outside the local space. It is rather the other contexts of activity (work, groups of friends, associations, etc.) that contribute to reinforce the homogeneity of personal networks and make them more cohesive.
Depuis plusieurs décennies, la question de l’accentuation de la ségrégation urbaine observée dans les grandes agglomérations enchevêtre celle de la formation de l’entre-soi et nourrit les politiques de déségrégation urbaine menées dans les pays occidentaux. Si de nombreux travaux sociologiques interrogent le rôle des relations de voisinage dans ce processus d’homogénéisation des sociabilités, rares sont ceux qui replacent ces relations dans l’ensemble de la vie sociale des individus et les comparent aux autres cercles sociaux (travail, cercles amicaux, études, etc.) qui font l’ordinaire de la vie sociale. À partir d’une enquête sur les réseaux personnels conduite en 2017 dans la région toulousaine, nous étudions la place des relations de voisinage dans les réseaux pour voir si et dans quelle mesure ces relations participent à la formation de l’entre-soi (entendu comme une sociabilité à la fois homogène et cohésive). Pour ce faire, nous distinguons deux types de relations locales : les sociabilités créées avec les voisins et celles nouées avec ce que nous appelons les plus que voisins. Dans l’ensemble, cet article montre que les relations avec les voisins apportent plus d’ouverture sociale que les relations avec les plus que voisins et celles détachées de tout ancrage local. Ce sont plutôt les autres contextes d’activité (travail, groupes d’amis, association, etc.), qui contribuent à renforcer l’homogénéité sociale des réseaux personnels et à les rendre plus cohésifs.
Réseaux sociaux