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Peut-on encore rêver un bébé, se rêver parents, dans un monde surinformé des multiples pathologies périnatales venant désenchanter l’aventure ? Les mères sont terrorisées dès la grossesse de mal porter leur bébé émotionnellement et de le traumatiser, pistées par les professionnels guettant la dépression post-partum. Les pères sont négligés dans leur influence et leurs difficultés, voire depuis le covid exclus des accompagnements et des soins. Le diagnostic anténatal produit des suspicions d’anomalies lourdes, quand la procréation médicalement assistée énonce des promesses qu’elle ne peut tenir assurément. Alors que faire ? Promouvoir une médecine humaine, accueillante, bienveillante, sur mesure, qui bannit de son lexique le terme « dyade » pour penser la présence effective du père auprès du bébé et de la mère, et l’accompagner vraiment. Faire « village » autour des familles, raconter autrement les liens familiaux et se donner d’autres mythologies professionnelles. Centrer les soins sur les bébés qui savent nous cueillir et relancer l’espoir, pourvu que nous soyons là pour le porter avec les familles et les outils de la culture, témoins de la vie qui insiste et résiste.