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Face au déclin de l’activité physique des jeunes, les mobilités à vélo représentent un enjeu considérable sur le plan sanitaire. En s’appuyant sur une enquête menée par observations et entretiens semi-directifs ( n = 101), cet article vise à identifier auprès d’un public adolescent – des appropriations différenciées du vélo en regard avec la santé, et à analyser dans quelle mesure celles-ci sont sous-tendues par les rapports sociaux de sexe, dans leurs articulations avec les rapports sociaux de classe, d’âge, et de territoire. Si le vélo peut être approprié pour le bien-être et/ou pour essayer de maigrir et/ou pour rester mince et/ou pour préserver ses qualités physiques et/ou pour les renforcer et/ou pour se protéger des agressions et/ou pour se risquer, ces appropriations sont le plus souvent sexuées, socialement situées et parfois encouragées par le contexte résidentiel. L’analyse démontre ainsi l’importance d’étudier les articulations entre les socialisations urbaines, sportives et mobilitaires des jeunes. Le vélo apparaît à la fois comme un révélateur et un support des rapports sociaux de sexe, de classe et de territoire. S’il est souhaité que sa promotion joue un rôle central sur le plan de la santé, la réduction des inégalités d’accès à l’espace public devrait constituer un objectif prioritaire.

Faced with the decline in physical activity among young people, bicycle mobility represents a considerable health challenge. Based on a survey conducted by observations and semidirective interviews ( n = 101), this article aims to identify different ways in which adolescents appropriate bicycle in relation to health, and to analyze to what extent the observed differences are underpinned by gender construction, in their articulation with the social environment, age, and territory. While bicycle may be appropriate for well-being and/or trying to lose weight and/or staying slim and/or preserving physical qualities and/or strengthening them and/or protecting against aggression and/or risking oneself, these appropriations are most often gendered, socially situated and sometimes encouraged by the residential context. The analysis thus demonstrates the importance of studying the links between the urban, sport and mobility socializations of young people. The bicycle appears to be both a revealer and a support for social relations of sex, class and territory. If its promotion is expected to play a central role in health, the reduction of inequalities in access to public space should be a priority objective.