Dysfonctions sexuelles et approches sexothérapeutiques auprès des hommes gais
Type de matériel :
9
ObjectifLes approches thérapeutiques pour les dysfonctions sexuelles font rarement état de l’orientation sexuelle. Pourtant, les pratiques sexuelles, modes relationnels, facteurs psychosociaux et variables biomédicales incluant le VIH et ses traitements sont autant de facteurs qui peuvent nourrir l’évaluation clinique et affecter la sexualité des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). L’objectif du présent article est de faire une recension des écrits sur la sexualité des HSH avant et suivant l’apparition du VIH-SIDA pour dégager des pistes de traitements. MéthodeUne recension systématique des écrits basée sur les mots-clés « sexual dysfunction* », « gay men », « homosexuality », « treatment » et « HIV », a été réalisée sans limite de date, et portant sur tout article de langue française ou anglaise, excluant les histoires de cas cliniques. RésultatsL’ensemble des 38 articles retracés dont les résultats sont dans des tableaux montre qu’à travers le temps, la population HSH souffre de plus de dysfonctions sexuelles que les hommes hétérosexuels (troubles du désir, dysfonctions érectiles, troubles de l’orgasme, anodyspareunie), mais que les troubles éjaculatoires montrent une tendance inversée soit plus d’éjaculation retardée chez les HSH et plus de troubles d’éjaculation précoce chez les hommes hétérosexuels. Les raisons invoquées pour cette plus grande incidence générale et d’éjaculation tardive en particulier incluent des considérations psychologiques et intrapsychiques (ex. homophobie internalisée) des comportements à risque (ex. chemsex), le statut sérologique et les traitements associés. Conclusion et implications cliniquesLa prise en charge des dysfonctions sexuelles chez la population HSH doit éviter de se ranger à des normes strictement hétéronormatives (ex. questionnaires, objectifs d’intervention) et doit tenir compte de variables tels le statut sérologique et les médicaments associés, l’utilisation de drogues (chemsex, stéroïdes), les préoccupations de l’image corporelle et le sentiment d’homophobie internalisée.
ObjectiveTherapeutic approaches for sexual dysfunctions seldom address the specific characteristics of sexual orientation. Yet, sexual practices, relational modes, psychosocial and medical variables associated with HIV and its treatments are as many factors that should be considered during clinical evaluation and that can modulate sexual function of men who have sex with men (MSM). This paper presents a review of the literature on sexuality in MSM before and after the HIV-AIDS epidemy and highlight guideline and intervention strategies. MethodA systematic review of the literature based on the key-words: “sexual dysfunction*”, “gay men”, “homosexuality”, “treatment” and “HIW”, was performed with no date limits and aiming any article in French or English, excluding clinical cases. ResultsOf the 38 articles found, the results summarize in a table show that across time, MNM report more sexual dysfunctions than heterosexual men (hypoactive sexual desire, erectile dysfunctions, orgasm dysfunction, anodyspareunia), but ejaculatory dysfunctions show a reverse tendency with retarded ejaculation being more frequent in MSM and premature ejaculation in heterosexual men. The reasons for the greater incidence of sexual dysfunctions in general and retarded ejaculation in particular includes psychological and intrapsychic components (e.g., internalized homophobia), risky behaviors (e.g., chemsex), serologic status and associated treatments. Conclusion and clinical implicationsInterventions for sexual dysfunctions for MSM should avoid strictly heteronormative approaches (e.g., questionnaire selection, heterosexual aims of treatment) and consider variables specific to MSM including serologic status, associated medications, use of specific drugs (chemsex, steroids), concerns with body image and internalized homophobia.
Réseaux sociaux