Crise actuelle de l’hôpital public : 2/ Point de vue d’un praticien
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Pour une véritable analyse d’une crise de l’hôpital public, il faudrait disposer d’indicateurs fiables. Or l’appréciation de la qualité des soins reste opaque en France. Quant aux difficultés d’accès aux soins à l’hôpital, notamment aux urgences, celles-ci reflètent autant l’état de la médecine de ville que celui de l’hôpital. En effet, faute d’accès facile à un médecin de proximité, l’hôpital devient le seul recours disponible. Pour que l’hôpital reste un lieu d’excellence, il faut que celui-ci puisse être attractif pour les meilleurs praticiens. Or les CHU souffrent d’un recrutement biaisé reposant sur des critères faisant la part belle à la recherche fondamentale au détriment de la recherche clinique, tandis que les petits hôpitaux manquent de plateaux techniques attractifs. Le déficit d’attractivité pour les personnels soignants est aussi lié à des grilles de rémunération rigides, déconnectées des différences du coût de la vie selon les différents lieux du territoire et des performances individuelles. L’hôpital doit rester le lieu où les Français se rendent autant par choix – pour des soins programmés – que pour répondre aux urgences. Pour cela, il est grand temps de revoir l’organisation du management hospitalier.
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