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La fusion des services de sécurité intérieure au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en 2008, puis l’institutionnalisation d’une coordination du renseignement en 2009, à travers un Conseil national du renseignement et un coordinateur du renseignement, traduisent une reprise en main de la fonction de renseignement par le chef de l’exécutif, avec une priorité donnée à la lutte antiterroriste.Mettre en commun les moyens des services, favoriser un travail en symbiose, accroître la circulation de l’information, dans un souci d’une meilleure intégration des outils de veille et d’anticipation sont les objectifs affichés, et certes nécessaires.Toutefois, le système instauré se traduit par une politisation des fonctions et des enjeux, qui n’est pas sans incidence sur l’objectivité et la pérennité du dispositif. La coordination des services antiterroristes, placée auprès de la présidence de la République, repose sur des réseaux relationnels et fonctionne selon une ligne verticale, qui n’induisent pas une unité du dispositif antiterroriste et qui conduiraient à surexposer le chef de l’exécutif en cas de crise terroriste.Cette coordination informelle qui renferme une donne politique fragilise le caractère institutionnel qui lui est conféré. Si une période de cohabitation gouvernementale survenait, le dispositif de coordination ainsi créé ne pourrait fonctionner. Aussi le niveau de coordination de la lutte antiterroriste en France demeure-t-il perfectible.

The merger between two formers internal security services into a Domestic Intelligence Central Directorate (DCRI) in 2008 and the institutionalization of an intelligence coordination in 2009, through a National Council of Intelligence and an Intelligence Coordinator, convey a regained control on the intelligence function by the head of the Executive, giving priority to the antiterrorist struggle.Sharing the means of the services, promoting working in symbiosis, increasing the circulation of information, in a concern for a better integration of the watch and anticipation tools, are the declared – and certainly necessary – objectives.However, the established system is the expression of a politicization of the functions and the stakes, which has an impact on the objectivity and the durability of the apparatus.The coordination of the antiterrorist services, controlled by the Presidency, is based on relational networks and works according to a vertical line that do not presuppose a unity of the antiterrorist system and would lead to overexpose the President in case of a terrorist crisis.This informal coordination, which encloses a political deal, weakens the institutional nature that is conferred to it. If a period of governmental cohabitation arose, this kind of coordination system wouldn’t work. Therefore, the level of coordination in the French counterterrorism remains perfectible.