Ce que la fable fait à l’animal
Type de matériel :
38
La chose est connue, les fables médiévales se fondent sur la diversité animale pour mieux parler des humains, décrire les rapports sociaux et proposer un discours moral. On prendra ici le problème à l’envers, en se demandant ce que l’usage littéraire et moral de la fable nous apprend des relations que les hommes entretenaient avec le monde animal. Quels sont les conséquences anthropologiques de l’usage de la fable ? En quoi ce procédé témoigne-t-il d’un rapport au monde animal particulier ? Claude Levi-Strauss, puis Gilles Deleuze et Felix Guattari ont, en leur temps formulé des hypothèses à ce propos. Pour répondre à ces questions, j’analyse un ensemble de fables animalières écrites en langue vernaculaire autour des années 1300 (issues du Ci nous dit, du Livre des bêtes de Raymond Lulle), en discutant les propositions de l’anthropologue Philippe Descola, qui invite à considérer le Moyen Âge comme une période qui ignore l’opposition nature-culture, et où l’homme se pense au cœur d’un réseau d’analogie avec les différentes formes de vie.
Réseaux sociaux