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Si le design peine toujours à se faire la place, légitime, qui est pourtant la sienne historiquement, en tant que socialisation de productions non issues de la tradition (Stiegler et Geel, 2004), qu’agent d’amélioration de l’habitabilité du monde (Findeli, 2005), de condition suivant laquelle les techniques de l’époque seront amenées à rendre ce qu’elles peuvent de mieux (Huyghe, 2015), l’époque quant à elle, ne cesse d’invoquer le design, d’appeler son nom. Philosophe, Pierre-Damien Huyghe s’explique avec les mots, méthodiquement et rigoureusement, interroge ce qu’ils contiennent en puissance, et réalisent en acte. Car en tant qu’ils administrent des régimes de vérités, il est donné, sans condition, à certains mots le pouvoir d’agir dans le monde. À partir de l’évocation de ses travaux récents, et notamment son ouvrage À quoi tient le design, nous proposons d°interroger notamment la position contemporaine du design face à l’industrie, le design en tant que tension et résistance, le caractère problématique d’une injonction indiscutée à l’innovation.