82

Dans cet article, nous voulons consolider l’hypothèse selon laquelle le renouvellement de la critique socio-urbaine systématisée de la société contemporaine est parallèle au développement des travaux sur la marche urbaine comprise comme « fait social total » (Mauss, 1923-24). La marche urbaine, en tant qu’expérimentation méthodologiquement cadrée, permettrait un regard in situ sur la ville, amenant à une réflexivité critique sur l’aménagement urbain, face au vécu, au subversif et aux sens (ontologique et perceptifs) de ses usagers. Il nous faudra démontrer que cette articulation fructueuse permet une compréhension complexe de l’urbanité nocturne occidentale. La méthodologie des Marches urbaines exploratoires de nuit est basée sur un large corpus comprenant les diagnostics urbains (en marchant ; explorations de Armengaud, 2013 et Gwiazdzinski, 2006), les critiques du mouvement moderne (Debord et ses dérives urbaines, 1958 ; Augoyard, 2010) et les explorations urbaines sensibles (démarches de Thibaud et Grosjean, 2001 ; cartes mentales ; etc.).

The article deals with the hypothesis of a relationship between the new systematized urban criticism and the development of scientific literature on urban walking as a global social fact (Mauss, 1923-24). The methodologically experimentation of urban walking would allow an in situ comprehension of city : a critic about urban planning faced to how it’s used and lived. We have to prove that articulation is successful to a complex comprehension of Western nocturnal urbanity. Thus, we experimented a new methodology : exploratory urban night-walks. They are based on a wide corpus like urban diagnosis (diagnosis by walking ; explorations of Armengaud, 2013 and Gwiazdzinski, 2006), critics of modern movement (Debord and urban drifts, 1958 ; Augoyard, 2010) and sensitive and urban explorations (demarches of Thibaud and Grosjean, 2001 ; cognitive map ; …).