« Aime ton travail comme toi-même ! »
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RésuméAu moment de la Grande Dépression de 1929, Freud notait que « la grande majorité des hommes ne travaille que par nécessité, et les problèmes sociaux les plus difficiles proviennent de cette aversion naturelle des hommes pour le travail » ( Le malaise dans la civilisation, ch. 2). La nécessité est pour Lacan une caractéristique du symptôme – ce qu’est devenu le travail pour nombre d’analysants qui en parlent à longueur de séance. Ils ne témoignent cependant de nulle aversion mais plutôt d’une aspiration angoissée à bien faire leur travail, au-delà de tout motif rationnel comme la peur d’être « viré » en cette période de crise. Ils en sont même si tourmentés que l’on peut se demander si « Aime ton travail comme toi même ! » n’est pas un commandement du surmoi culturel de notre époque. Nous étudierons cliniquement les formes prises par cette idéologie du travail bien fait dans une société qui ne protège plus guère les diverses formes de précarité.
“Love your work as yourself”During the Great Depression of 1929, Freud noticed that « the great majority of men works only out of necessity, and the most serious social problems originate from this natural aversion to work » (Civilization and its Discontents, ch. 2). Necessity is, for Lacan, a characteristic of symptom, which is exactly what work has turned to be for many analysands who keep on talking about it during their cure. And yet they show no aversion but rather an anxious yearning for a well-done work, beyond any rational motivation such as a dread to be fired in this period of crisis. Actually, they are so upset that one could wonder whether « love thy work as thyself » is not one of the commandments of the cultural superego of our time. We shall propose a clinical analysis of the various forms assumed by this ideology of the well-done work in a society which otherwise no longer shields us against precariousness.
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