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La pensée réactionnaire et sa réussite au plan politique comme médiatique ont prospéré à partir de représentations totalement erronées de la société. Que dire quand ces représentations sont alimentées par une certaine psychanalyse qui s’autorise à intervenir de manière extrêmement normative sur de nombreux sujets de société, participant ainsi de manière décisive à discréditer l’ensemble de la psychanalyse, embrigadée pour soutenir les postures les plus réactionnaires. Ce texte propose d’identifier ce qui fait le noyau de cette pensée psychanaloïde à prétention sociologique et de retracer de quelle manière elle se constitue progressivement comme soubassement d’une « expertise » erronée sur la société. En contre-point, il donne aussi l’occasion de réfléchir aux conditions auxquelles la psychanalyse pourrait s’articuler à la fois aux travaux et recherches en sciences humaines et sociales pour faire signifier et y articuler la clinique, et s’inscrire plus franchement dans les pensées critiques contemporaines.

Totally biassed representations of society have generated and promoted a reactionary discourse which prevails in the spheres of politics and of media. It is highly problematic when such a discourse stems from a normative would-be psychoanalysis which pretends to meddle with sociological issues. Besides, by upholding extremely reactionary opinions, it tends to blemish all psychoanalytical approaches. We mean to identify the kernel of this supposedly psychoanalytical discourses with sociological claims and to trace how it has gradually evolved into the basis of false expert sociological analyses. The paper offers an opportunity to consider under which circumstances psychoanalysis could join in and benefit from other fields of research in human and social sciences