Ils n’avaient qu’à naître avant ! Désastre environnemental et envie entre générations
Type de matériel :
TexteLangue : français Détails de publication : 2023.
Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : En 1972, dans un texte précurseur où il s’étonnait que la crise écologique préoccupe aussi peu ses concitoyens, le psychanalyste américain Harold Searles, inversant le sens dans lequel est habituellement comprise la rivalité œdipienne entre enfants et parents, accordait une place essentielle à l’envie. Il avançait que les parents peuvent entretenir à l’égard de leurs descendants une envie féroce, et les vivre comme des rivaux risquant de les priver de ce qu’ils détiennent – leur mode de vie, leurs privilèges, leurs petits plaisirs, leur pouvoir –, de devenir « rois » à leur place, de les tuer symboliquement. Il se demandait si cette envie n’était pas à l’origine de l’incapacité de ses contemporains à se soucier de l’avenir des générations à venir, voire d’un désir, inconscient et particulièrement tabou, de saboter leurs conditions de vie futures. Cinquante ans après, cette hypothèse reste plus que jamais d’actualité…Abrégé : As early as 1972, the American psychoanalyst Harold Searles was amazed at how little his fellow citizens were concerned by the ecological crisis. In this seminal text, he reversed the sense in which the œdipal rivalry is usually understood and he gave a key role to envy. He argued that parents can feel a fierce envy toward their offspring and experience them as rivals threatening to deprive them of what they have – their way of life, their privileges, their pleasures, their power – to become “kings” in their place, to symbolically kill them. He wondered whether this envy was not at the origin of the incapacity of his contemporaries to care about the future of the generations to come, and even of a desire, unconscious and particularly taboo, to sabotage their future living conditions. Fifty years later, this hypothesis remains more relevant than ever...
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En 1972, dans un texte précurseur où il s’étonnait que la crise écologique préoccupe aussi peu ses concitoyens, le psychanalyste américain Harold Searles, inversant le sens dans lequel est habituellement comprise la rivalité œdipienne entre enfants et parents, accordait une place essentielle à l’envie. Il avançait que les parents peuvent entretenir à l’égard de leurs descendants une envie féroce, et les vivre comme des rivaux risquant de les priver de ce qu’ils détiennent – leur mode de vie, leurs privilèges, leurs petits plaisirs, leur pouvoir –, de devenir « rois » à leur place, de les tuer symboliquement. Il se demandait si cette envie n’était pas à l’origine de l’incapacité de ses contemporains à se soucier de l’avenir des générations à venir, voire d’un désir, inconscient et particulièrement tabou, de saboter leurs conditions de vie futures. Cinquante ans après, cette hypothèse reste plus que jamais d’actualité…
As early as 1972, the American psychoanalyst Harold Searles was amazed at how little his fellow citizens were concerned by the ecological crisis. In this seminal text, he reversed the sense in which the œdipal rivalry is usually understood and he gave a key role to envy. He argued that parents can feel a fierce envy toward their offspring and experience them as rivals threatening to deprive them of what they have – their way of life, their privileges, their pleasures, their power – to become “kings” in their place, to symbolically kill them. He wondered whether this envy was not at the origin of the incapacity of his contemporaries to care about the future of the generations to come, and even of a desire, unconscious and particularly taboo, to sabotage their future living conditions. Fifty years later, this hypothesis remains more relevant than ever...




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