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Kurt Goldstein’s thinking on health and disease is based on the concept of milieu [Umwelt], which he inherited from the ethologist Jacob von Uexküll, while at the same time reforming the concept in an original way. Goldstein’s interpretation of the organism-environment relationship emphasises the dynamic nature of this relationship and the reciprocal structuring of the two poles; this hypothesis forms the basis of his original conception of pathology as the shrinking of the patient’s environment. The German neurologist’s position is characterized by the ambivalence that runs through his conceptions of pathology and health, and which gives his thought its richness. On the one hand, ordered behaviour is a necessary condition for the patient’s adaptation to a new relationship with the environment, but it may also be pathogenic if it is aimed at self-preservation only. On the other hand, according to Goldstein, health is, in a first sense, a tendency of the organism to actualise its own capacities, even in a situation of illness; in the second sense, it is a tendency towards expansion and self-actualization that goes beyond the aim of constituting an adequate environment for the organism.

La pensée de Kurt Goldstein sur la santé et la maladie s’articule autour du concept de milieu [Umwelt], qu’il hérite de l’éthologue Jacob von Uexküll, tout en opérant une réforme originale de cette notion. L’interprétation goldsteinienne du rapport organisme-milieu insiste sur le caractère dynamique de cette relation et sur la structuration réciproque des deux pôles ; cette hypothèse est à la base de sa conception originale du pathologique comme rétrécissement du milieu du malade. La position du neurologue allemand se caractérise par des ambivalences qui traversent ses conceptions de la pathologie et de la santé et qui font la richesse de sa pensée. Si d’une part le comportement ordonné est une condition nécessaire pour l’adaptation du malade à un nouveau rapport au milieu, il peut aussi se révéler pathogène s’il se réduit à la seule autopréservation. D’autre part, la santé chez Goldstein est dans premier sens une tendance de l’organisme à actualiser ses propres capacités, même en situation de maladie ; dans un deuxième sens, elle est une tendance à l’expansion et l’autoréalisation qui dépasse l’objectif de constituer un milieu adéquat pour l’organisme.