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Cette contribution s'intéresse à ce que peut signifier construire la paix dans des sociétés où des crimes de masse ont été commis. Elle souligne les difficultés spécifiques que posent ces situations au chercheur comme au praticien. Ils doivent s'efforcer d'une part de « comprendre » comment de tels massacres ont pu être commis, par-delà bon nombre d'idées reçues en la matière et, d'autre part, d'identifier les ressources à partir desquelles la paix pourra être construite dans la société considérée. Pour ce faire, il leur faudra plonger au cœur de situations hautement paradoxales, une aventure pour laquelle la première partie de l'article avance plusieurs propositions méthodologiques.

« Building peace » after massacres This contribution is concerned with what it may mean to « construct » peace, in societies that have been subjected to mass crimes. It underlines the specific difficulties that researchers are confronted with in practical situations. On the one hand, they have to understand how such massacres could be committed beyond common beliefs on the subject ; on the other, they have to identify resources from which peace may be built in the given society. In so doing, they have to delve deeply into highly paradoxical situations. Such is the adventure for which the first part of this article advances several methodological propositions.