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Construire le street workout, faire le genre : snapshots ethnographiques sur le bricolage identitaire engagé par les pratiquant-e-s de « fitness des rues »

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2016. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Dans cet article, je m’intéresse au travail de mobilisation de différentes logiques et catégories par les adeptes de street workout, une nouvelle forme d’activité sportive urbaine, pour rationaliser leur pratique, la mettre en récit et la promouvoir. J’entreprends cet examen en m’intéressant plus particulièrement (1) au genre, que je conceptualise comme une forme de travail, engagé de manière routinière et mobilisant un ensemble de ressources (logiques, représentations et catégories) préexistantes, et dont le résultat participe à la consolidation ou à la transformation de ces dernières ; et (2) aux modalités de son entremêlement dans un bricolage identitaire plus large, participant de la mobilisation conjointe de différents registres d’identification et de classification, comme l’ethnicité, le milieu, la territorialité et les groupes de pratiquants à différentes échelles (communauté imaginée de pratiquant-e-s à échelle globale, groupes de pairs locaux). Dans un premier temps, je propose une contextualisation historique du street workout, avec une attention particulière portée aux usages, aux trajectoires et aux effets de différentes catégories et des registres d’identification et de classification auxquels elles renvoient. Dans un second temps, je poursuis cette analyse en m’intéressant plus spécifiquement aux discours tenus par les adeptes de street workout pour promouvoir leur activité sportive et qui, pour des raisons que j’explique, constituent souvent le terreau sur lequel vient s’articuler plus directement la mise en récit du genre. Je montre ainsi que ces discours participent souvent d’un encouragement actif à la participation des femmes au street workout, et plus largement d’une posture pouvant être qualifiée, dans une certaine mesure, de (pro-)féministe. Je m’intéresse ensuite aux stratégies déployées pour tenter de pallier le décalage entre cette logique d’encouragement de la pratique des femmes et le fait que la discipline demeure néanmoins pratiquée majoritairement par des hommes. Je m’intéresse enfin aux arguments mobilisés par les pratiquant-e-s pour expliquer la persistance de ce décalage, et montre que ceux-ci laissent transparaître une forme de mise à l’épreuve de la posture (pro-)féministe par des logiques et des représentations qui les précèdent, et notamment certains stéréotypes de genre.Abrégé : In this article, I examine how specific logics and categories are conveyed and assembled by practitioners of street workout, a new form of urban sport, in the sensemaking, the “narrativization” [ mise en récit] and the promotion of their practice. This analysis focuses more particularly on (1) gender, which I concepttualize as a routinized work that draws on preexisting resources (logics, representations and categories), and whose result and effect are a recursive solidifycation or a transformation of these resources ; and (2) the way it is interwoven within a broader identity work that draws on several repertoires of identification such as ethnicity, class, territoriality and groups of practitioners at different scales (global imagined community of practitioners, local peer groups). In the first part of the article, I propose an historical contextualization of street workout, in which I seek to track down the use, the trajectories and the effects of several categories with regard to the repertoires of identification and classification they are related to. In a second part, I pursue this analysis by focusing more specifically on street workout practitioners’ discourses to promote their sport. This specific discursive register of promotion very often constitutes the basis on which the “narrativization” [mise en récit] of gender takes place, for it often implies an active promotion of the involvement of women in street workout, and more broadly pertains to a stance that to a certain extent can be associated with the notion of (pro-)feminism. I then analyze the strategies engaged to bridge the discrepancy between this active promotion of women’s involvement in street workout, on the one hand, and the fact that this sport is mainly practiced by young men, on the other. Finally, I propose an overview of the arguments deployed by practitioners to explain the persistence of this discrepancy, and show to what extent the (pro)feminist stance is constantly put to the test of broader circulating logics and representtations, including some gender stereotypes.
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Dans cet article, je m’intéresse au travail de mobilisation de différentes logiques et catégories par les adeptes de street workout, une nouvelle forme d’activité sportive urbaine, pour rationaliser leur pratique, la mettre en récit et la promouvoir. J’entreprends cet examen en m’intéressant plus particulièrement (1) au genre, que je conceptualise comme une forme de travail, engagé de manière routinière et mobilisant un ensemble de ressources (logiques, représentations et catégories) préexistantes, et dont le résultat participe à la consolidation ou à la transformation de ces dernières ; et (2) aux modalités de son entremêlement dans un bricolage identitaire plus large, participant de la mobilisation conjointe de différents registres d’identification et de classification, comme l’ethnicité, le milieu, la territorialité et les groupes de pratiquants à différentes échelles (communauté imaginée de pratiquant-e-s à échelle globale, groupes de pairs locaux). Dans un premier temps, je propose une contextualisation historique du street workout, avec une attention particulière portée aux usages, aux trajectoires et aux effets de différentes catégories et des registres d’identification et de classification auxquels elles renvoient. Dans un second temps, je poursuis cette analyse en m’intéressant plus spécifiquement aux discours tenus par les adeptes de street workout pour promouvoir leur activité sportive et qui, pour des raisons que j’explique, constituent souvent le terreau sur lequel vient s’articuler plus directement la mise en récit du genre. Je montre ainsi que ces discours participent souvent d’un encouragement actif à la participation des femmes au street workout, et plus largement d’une posture pouvant être qualifiée, dans une certaine mesure, de (pro-)féministe. Je m’intéresse ensuite aux stratégies déployées pour tenter de pallier le décalage entre cette logique d’encouragement de la pratique des femmes et le fait que la discipline demeure néanmoins pratiquée majoritairement par des hommes. Je m’intéresse enfin aux arguments mobilisés par les pratiquant-e-s pour expliquer la persistance de ce décalage, et montre que ceux-ci laissent transparaître une forme de mise à l’épreuve de la posture (pro-)féministe par des logiques et des représentations qui les précèdent, et notamment certains stéréotypes de genre.

In this article, I examine how specific logics and categories are conveyed and assembled by practitioners of street workout, a new form of urban sport, in the sensemaking, the “narrativization” [ mise en récit] and the promotion of their practice. This analysis focuses more particularly on (1) gender, which I concepttualize as a routinized work that draws on preexisting resources (logics, representations and categories), and whose result and effect are a recursive solidifycation or a transformation of these resources ; and (2) the way it is interwoven within a broader identity work that draws on several repertoires of identification such as ethnicity, class, territoriality and groups of practitioners at different scales (global imagined community of practitioners, local peer groups). In the first part of the article, I propose an historical contextualization of street workout, in which I seek to track down the use, the trajectories and the effects of several categories with regard to the repertoires of identification and classification they are related to. In a second part, I pursue this analysis by focusing more specifically on street workout practitioners’ discourses to promote their sport. This specific discursive register of promotion very often constitutes the basis on which the “narrativization” [mise en récit] of gender takes place, for it often implies an active promotion of the involvement of women in street workout, and more broadly pertains to a stance that to a certain extent can be associated with the notion of (pro-)feminism. I then analyze the strategies engaged to bridge the discrepancy between this active promotion of women’s involvement in street workout, on the one hand, and the fact that this sport is mainly practiced by young men, on the other. Finally, I propose an overview of the arguments deployed by practitioners to explain the persistence of this discrepancy, and show to what extent the (pro)feminist stance is constantly put to the test of broader circulating logics and representtations, including some gender stereotypes.

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