Prémices de la profession infirmière : de la complémentarité entre soignantes laïques et religieuses hospitalières XVIIe - XVIIIe siècle en France
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Les termes employés pour désigner les soignantes sont ambigus. Peu à peu, le mot « infirmière » se répand et se féminise en relation avec le besoin en personnel spécialisé. Aux XVIIe et XVIIIe siècles se mettent en place des structures soignantes dont on peut retrouver trace dans celles d’aujourd’hui (la Salpêtrière, l’Hôtel-Dieu de Paris). Le gouvernement de Louis XIV se préoccupe des malades pauvres, des vagabonds et des mendiants. Il ouvre des hôpitaux généraux, qui seront ensuite créés dans toute l’Europe. A l’hôpital général de Paris, au XVIIe siècle, le personnel est entièrement laïc. L’hôpital général de Paris est dirigé par des magistrats du Parlement de Paris. Les institutions soignantes font coexister personnel laïc et religieux, par exemple à l’Hôtel-Dieu de Paris et à celui de Marseille. Au XVIIe siècle, on compte, environ, 2000 soignantes laïques en France. La confrérie des Filles de la Charité (les sœurs grises) échappe à la règle de la clôture. Elles renouvellent leurs vœux chaque année. Pour leurs fondateurs, Vincent de Paul et Louise de Marillac, leur monastère devait être les cellules des malades, leur cloître les salles des hôpitaux ou les rues de la ville. Les soignantes laïques ou religieuses excellent dans l’apothicairerie. Tout un maillage de petits dispensaires apparaît en France, tenu tantôt par des religieuses tantôt par des laïques. Cela améliore la santé de la population française et permet de lutter contre les épidémies. Soigner a permis à certaines femmes d’avoir une activité épanouissante et un statut social, qui visiblement les a satisfaites.
The beginnings of the nursing profession : the complementarity between secular caregivers and hospital nuns in France in the 17th and 18th centuriesThe words used for designating the caregivers are ambiguous. Little by little, the word « nurse » becomes widely used, mainly in the feminine form due to the need of specialized staff. Health care structures are developing in the 17th and 18th centuries, the remains of which you can find in today hospitals (Salpêtrière hospital, Hôtel-Dieu hospital in Paris). The government of Louis XIV cares for the poor sick people, the vagabonds and the beggars. It opens new general hospitals as it will be the case later in all Europe. In the 17th century, the staff of the general hospital in Paris is entirely secular. The Paris general hospital is headed by the magistrates of Paris Parliament. The healthcare institutions employ both secular and religious staff for example the Hotel Dieu in Paris and the one in Marseilles. In the 17th century, there are 2000 secular caregivers in France. The order of the « Filles de la Charité » (grey sisters) is not submitted to the rule of enclosure. They renew their vows every year. For their founders Vincent de Paul and Louise de Marcillac, their monastery should be the cells of the sick, their cloister should be the rooms of the hospitals or the streets of the town. The secular or religious caregivers are excellent in the apothecary and they open a network of small dispensaries. It improves the health of the French population and allows fighting against the epidemics. This activity allowed some women to have a rewarding activity and a social status of which they were apparently satisfied.
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