La psychose et les frontières de la folie
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Le terme de « psychose », désignant un ensemble de troubles psychiques graves, s’est progressivement substitué, depuis environ 1850, dans la littérature psychiatrique, à celui de « folie ». En l’absence de tout consensus sur l’étiologie précise des psychoses, un accord s’établit pourtant sur un tableau clinique centré autour d’un symptôme majeur : la perte du sens de la réalité. Celle-ci trouverait son origine dans l’altération du schéma corporel, mettant ainsi en péril la différenciation du sujet et du monde extérieur, et, avec elle, toute communication authentique avec autrui. La perception spatio-temporelle est affectée, bloquant toute dialectique temporelle, et empêchant le sujet de s’accomplir. La perte de la réalité peut induire le développement d’un délire, tentative de restructuration d’un autre type de rapport au monde. C’est donc ultimement à cette dernière problématique que la question de la psychose nous confronte, et nous incite à prendre conscience de l’enracinement, déjà dans la vie perceptive normale, de la distorsion psychotique, dès lors que notre vie perceptive ne cesse d’être habitée par le rêve, le fantasme, voire l’hallucination. C’est alors le sens et la légitimité de la frontière stricte couramment établie entre raison et déraison qu’il convient d’interroger.
Psychosis and the borders of madnessThe word « psychosis », designing a group of worse psychical pathologies, has been progressively substituted, since 1850, to the word « madness » in the psychiatric literature. Without any consensus on a precise etiology of all kinds of psychosis, there is a large convergence on a clinical diagnostic with one main symptom : the loss of a sens of reality. This loss is supposed to derive from an alteration of the body diagram of the subject. This alteration implies the nonseparation between the subject and the word, and then, a blockage of any authentic communication with the Other. Being so blocked, the temporal perception impeaches the fulfilling of the subjectivity’s usual goals. The loss of reality could also induce a delirium, which tries to rebuild another kind of relation with the world. The issue about psychosis brings us to that ultimate question, so what we need to root the psychical distortion in the ordinary perceptive life, because our life is frequently inhabited by dreams, phantasms, and moreover hallucinations. Therefore, we need to examine and to question the meaning and the legitimacy of the strict boarder currently established beetween reason and insanity.
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