La solitude : quelle évolution dans le temps ?
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Au cours de la dernière décennie, les gouvernements et les sociétés civiles de toute l’Europe ont fait de l’exclusion sociale des personnes âgées une priorité d’intervention. De nombreuses solutions ont été proposées, dont certaines ont été mises en œuvre, mais la plupart n’ont pas fait l’objet d’une évaluation. De ce fait, il demeure une incertitude quant à la meilleure façon de s’attaquer à ce problème. Dans cet article, nous cherchons à apporter des éléments de réponse en décrivant dans un premier temps les différentes formes de solitude d’après l’étude longitudinale anglaise sur le vieillissement (Elsa) lancée en 2002, puis en en déduisant les implications pour l’intervention. Les réponses des 15 783 participants à au moins une des six premières vagues d’Elsa montrent que les cas de solitude autodéclarée fluctuent considérablement dans le temps ; que certains sous-groupes d’adultes plus âgés sont particulièrement à risque de se sentir souvent exclus des relations sociales ; enfin, que solitude et isolement social ne se superposent que très peu. Ces résultats soulèvent un certain nombre de défis pour les politiques, mais laissent également entrevoir des opportunités en termes de stratégies de prévention.
In the past decade, governments and civil societies across Europe have designated exclusion from social relationships in later life as a priority for intervention. Many solutions have been proposed, some of which have been implemented and most of which have not been evaluated. This means that, to date, it is unclear how best to tackle the issue. In this article, we seek to reduce this uncertainty by reporting on patterns of loneliness in the English longitudinal study of ageing (Elsa) begun in 2002, and deriving implications for intervention. What the data from the 15,783 participants who took part in at least one of Elsa’s first six waves show is that: self-reports of loneliness fluctuate significantly over time; certain subgroups of older adults are particularly at risk of repeatedly feeling excluded from social relationships; and, while loneliness and social isolation are correlated, there is limited overlap between the two. These findings raise a number of challenges for policy responses, but also hint at potentially promising opportunities for future prevention strategies.
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