Se former dans le temps de retraite
Type de matériel :
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Alors que le principe de formation tout au long de la vie est affiché internationalement comme un enjeu fort dans des sociétés de la connaissance – qui cherchent par ailleurs à relever le défi du vieillissement en promouvant notamment la notion de vieillissement actif –, le constat d’un affaiblissement des démarches de formation lié à l’avancée en âge se pose. Pourtant, depuis plus de 30 ans, les retraités témoignent d’un véritable intérêt pour la formation dans différents contextes institutionnels : les universités tous âges (UTA), certes, mais aussi les universités traditionnelles. Paradoxalement, peu de travaux sociologiques se sont intéressés à cette réalité sociale émergente. L’auteur souhaite ici éclairer ce phénomène qui tend d’ailleurs à se complexifier dans ses formes et ses modalités pratiques. L’article propose une analyse conjuguée des expériences individuelles du vieillissement et de la formation. Il aborde dans une première partie la phase de transition vers la retraite et les circonstances qui conduisent les retraités à s’engager en formation avant ou après la retraite. L’auteur rend compte des rapports différenciés entretenus à la formation (notamment se former pour se cultiver, se rendre utile et actif ou se reconvertir). Dans une deuxième partie, l’auteur décrit le poids des contextes institutionnels (universités versus universités tous âges) et de leurs temporalités spécifiques sur l’expérience du maintien de soi en formation qui se présente comme un enjeu majeur pour faire face aux épreuves de l’âge. Enfin, une dernière partie est consacrée aux différentes formes de sortie du processus de formation : grand âge, sentiment d’être rassasié intellectuellement ou projet de reconversion professionnelle qui impliquent de finaliser un cursus.
Learning during retirement Sociological analysis of life pathways in education While lifelong learning is held up internationally as a key idea in knowledge societies – which are also trying to cope with the challenge of ageing by promoting the concept of active ageing – a weakening of education related to ageing is observed. However, for more than 30 years, retirees have shown a keen interest in learning in various institutional environments: at universities of the third age, but also at mainstream universities. Paradoxically, few sociological studies have dealt with this emerging social reality. This author wishes to shed light on the phenomenon, the forms and practical modalities of which are becoming increasingly complex. This article proposes a combined analysis of individual experiences of ageing and learning. The first section addresses the transition phase to retirement and the circumstances that prompt retirees to engage in education before or after retirement. The author recounts the differentiated relationships with education (learning for knowledge, to make oneself useful and remain active, or to change career). The second section examines the importance of institutional environments (universities versus universities of the third age) and their specific temporalities on the experience of self-maintenance through education, which emerges as a key strategy for coping with the tribulations of ageing. The last section is devoted to the different types of leaving education: due to old age, a sense of intellectual satisfaction, or a career change goal that imply completing a course.
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