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Le confinement du printemps 2020 a rendu visible et accru la densité dans les logements. Il a contraint à un travail de réallocation des espaces. L’analyse d’entretiens menés avec douze femmes cheffes de familles ayant participé à l’enquête longitudinale Confinements de classe, menée au printemps 2020, montre que les hommes et les enfants ont été considérés prioritaires dans ce travail de réallocation alors même que celui-ci a été majoritairement assuré par les femmes. Ces dernières occupent « l’espace qui reste », souvent un lieu dans lequel leur disponibilité est assurée pour le travail parental et domestique. La place résiduelle qu’elles occupent contribue à naturaliser l’inégale distribution du travail domestique en temps de confinement.

The spring 2020 lockdown has both made housing density visible and increased it. It led to a forced reallocation of space within French households. Drawing from a selection of twelve interviews with women heads of households, who participated in the longitudinal Class Confinement survey throughout spring 2020, this article shows that men and children were given priority in the allocation of space, even though women mainly carried out the reallocation. Women occupy the last free space in the house and this contributes to normalise the unequal distribution of domestic work in times of confinement.