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RésuméLes divers manifestes du «symbolisme» se sont réclamés de la caution des doctrines esthétiques dérivées du platonisme, dont l’héritage s’est transmis à la fin-de-siècle par la médiation de l’œuvre d’Arthur Schopenhauer. L’examen de l’idéalisme fin-de-siècle laisse apparaître plusieurs données majeures qui intéressent l’histoire littéraire et illustrent de façon exemplaire combien se révèlent étroits les liens qui unissent la littérature et la pensée philosophique. Le présent article insiste principalement sur trois constats: l’idéalisme des symbolistes montre des caractères spécifiques, qui interdisent de le confondre avec le platonisme des romantiques; la pensée de Schopenhauer a été déformée par les esthètes de la fin-de-siècle pour justifier la thèse de l’inexistence du monde; enfin le texte de Nietzsche sur «Le Cas Wagner» témoigne de la parenté qui existe entre ces trois phénomènes littéraires et philosophiques majeurs du temps: l’idéalisme, le symbolisme et la décadence.

The different manifestoes of “symbolism ” rested their claim to authority on aesthetic doctrines derived from platonism, an inheritance which passed to the fin-de-siècle through the mediation of Arthur Schopenhauer’s work. An inquiry into [ ] fin-de-siècle idealism uncovers several significant aspects relative to literary history and philosophical thinking. This study mainly dwells on three points: first, the idealism of the symbolists exhibits specific features which preclude any confusion with the platonism of the romantics; second, Schopenhauer’s thought was distorted by fin-de-siècle aesthetes in order to justify the theory of the nonexistence of the world; lastly, Nietzsche’s work “The Case of Wagner ” testifies to the kinship between these three major literary and philosophical trends of the time: idealism, symbolism and “decadence ”.