Psychologie empirique et empirisme métaphysique
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Il existe une réception de la psychologie de William James en France avant et en-deçà de la célébrité qu’il acquit par son pragmatisme, et dont on peut retracer la diversité en dégageant les lignes de fracture intellectuelle de la fin du xixe siècle. Bien que la réception bergsonienne l’ait finalement emporté, un écart surprenant apparaît entre le rapprochement devenu si familier entre James et Bergson et l’absence de confrontation réelle de Bergson vis-à-vis des principes de la psychologie de James. Ce hiatus culmine dans la proposition de Bergson de lire The Principles of Psychology comme un livre de philosophie, en faveur d’un programme général qu’on peut appeler « l’empirisme métaphysique », et qui détermine encore aujourd’hui nombre de lectures françaises de James.
William James’s psychology has been read in France before the fame he acquired through his pragmatism. The diversity of this reception can be traced back by identifying the intellectual oppositions characteristic of late nineteenth-century France. Although the Bergsonian interpretation eventually prevailed, there is a surprising gap between the comparison that has become so familiar between James and Bergson and Bergson’s lack of real confrontation with the principles of James’ psychology. This hiatus culminates in Bergson’s proposal to read The Principles of Psychology as a book of philosophy, as a way to support a general program that we can call “metaphysical empiricism”, and which still determines many French readings of James today.
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