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L’éco-conception, qui vise à réduire l’impact environnemental des produits et services dès leur conception, constitue aujourd’hui un axe clé des stratégies de RSE. En dépit d’un contexte propice à son développement, les pratiques d’éco-conception des entreprises demeurent limitées, conduisant à des éco-innovations incrémentales difficilement identifiables par les consommateurs. À travers une analyse compréhensive des pratiques des entreprises fondée sur la réalisation de quarante-six entretiens, nous montrons que les difficultés associées au déploiement de l’éco-conception résultent de la façon dont cette démarche a historiquement été cadrée par les acteurs. Nous identifions trois cadrages dominants, dont les caractéristiques et effets induits sont analysés : un cadrage techno-centré, reposant sur des méthodologies d’évaluation environnementales rigoureuses, un cadrage de l’éco-innovation orienté client, visant à intégrer le client dans une démarche stratégique plus globale, et un cadrage hybride, cherchant à combiner les points forts des deux approches.

Ecodesign, which aims to reduce the environmental impact of products and services at the design stage, is now a key element of CSR strategies. However, despite a favorable context for its development, ecodesign companies’ practices remain limited, leading to incremental eco-innovations that are difficult for consumers to identify. Through a comprehensive analysis of business practices based on 46 interviews, we show that the difficulties associated with the deployment of ecodesign result from the way this approach has been historically framed by the actors. Three dominant frames, whose characteristics and effects are analyzed, are presented: a techno-centric frame, based on rigorous environmental assessment methodologies, a customer-oriented eco-innovation frame, aiming to integrate the customer into a more global strategic approach, and a hybrid frame, seeking to combine the strengths of both approaches.