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Analyse du statut épistémologique de l’intérêt public : la délicate émergence d’une volonté « commune »

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2024. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : The public interest is at the center of political semantics : the term is ubiquitous, both in the discursive practices of public law and public administration and in the rhetorical and polemical discourses of public debate. Although it is a fundamental element of language, its content has rarely been defined : it is the way it has been used over time that helps to reveal its meaning, a meaning that, because it has not been explicitly declared, remains uncertain and may vary according to context, speakers, and interlocutors.The semantic difficulty lies in the almost oxymoronic contraction between the words ‘interest’ – which logically should refer to any individual – and ‘public’, which refers to unity, uniformity, and homogeneity. How can an objective content be derived from such a formulation ? Can this content be precise and strong enough to serve as the basis for a political legitimacy to decide whether the implementation of a public policy is justified or not ?So it is the epistemological status of the public interest that must be questioned : we need to determine what kind of epistemological object it is in order to understand what purpose it serves in discursive practices. In this article, we will develop the thesis that public interest is neither a scientific concept in the strict sense of the word, nor a category, nor even a pure political experience, but a political concept understood as a linguistic structure, a regulative fiction always in flux and elaborated historically in response to a rational anthropology. To this end, we will first demonstrate the lack of definition of the so-called concept of public interest. Second, we will explain its paradoxical persistence not only in political discourses, but also in theoretical discourses on politics, by looking back at the main stages of the genealogy of the concept. Finally, we will elaborate the difficulties associated with the epistemological qualification of the concept of “public interest” and suggest an interpretation of its status.Codes JEL : B15, H10, K10.Abrégé : L’intérêt public est au cœur de la sémantique politique : le syntagme est omniprésent dans les pratiques discursives du droit et de l’administration publics ainsi que dans les discours rhétoriques et polémiques des acteurs du débat public. Pourtant, s’il constitue un élément de langage fondamental, son contenu a rarement été défini : ce sont les usages à travers le temps qui peuvent en indiquer le sens, mais ce sens, pour n’avoir pas été explicitement posé, demeure nécessairement incertain et peut varier selon les contextes, les énonciateurs et les destinataires à qui il est adressé.La difficulté sémantique tient à l’apposition quasiment oxymorique du terme d’« intérêt » – qui, logiquement, devrait être relatif à chaque individu – et de celui de « public » uni, uniforme et homogène. Sur quel fondement comment peut-on dégager un contenu objectif à l’expression ? Peut-il être suffisamment précis et solide pour être le fondement de la légitimité politique, peut-il être le critère pour déterminer si la réalisation d’une politique publique est justifiée ou pas ? L’imprécision sémantique empêche-t-elle d’établir l’existence d’un concept politique d’intérêt commun ?C’est donc le statut épistémologique de l’intérêt public qu’il convient de questionner in fine : il nous faut déterminer de quel type d’objet épistémologique il s’agit pour saisir à quelles fins il est manipulé dans les pratiques discursives. Il s’agira dans cet article de développer la thèse selon laquelle l’intérêt public n’est pas un concept scientifique à proprement parler, ni une catégorie, ni même une expérience politique pure, il est éventuellement un concept au sens politique du terme, à comprendre comme une structure langagière, une fiction régulatrice toujours en cours de formation, historiquement élaborée en réponse à une anthropologie rationnelle. Pour cela, on mettra en évidence, dans un premier moment, l’absence de définition du prétendu concept d’intérêt public. Dans un second temps, nous expliquerons sa persistance paradoxale non seulement dans les discours politiques mais aussi dans les discours théoriques en revenant sur les étapes les plus importantes de la généalogie du concept. Finalement, nous pourrons développer les difficultés que suppose la qualification épistémologique de la notion « d’intérêt public » et proposer une interprétation de son statut.
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The public interest is at the center of political semantics : the term is ubiquitous, both in the discursive practices of public law and public administration and in the rhetorical and polemical discourses of public debate. Although it is a fundamental element of language, its content has rarely been defined : it is the way it has been used over time that helps to reveal its meaning, a meaning that, because it has not been explicitly declared, remains uncertain and may vary according to context, speakers, and interlocutors.The semantic difficulty lies in the almost oxymoronic contraction between the words ‘interest’ – which logically should refer to any individual – and ‘public’, which refers to unity, uniformity, and homogeneity. How can an objective content be derived from such a formulation ? Can this content be precise and strong enough to serve as the basis for a political legitimacy to decide whether the implementation of a public policy is justified or not ?So it is the epistemological status of the public interest that must be questioned : we need to determine what kind of epistemological object it is in order to understand what purpose it serves in discursive practices. In this article, we will develop the thesis that public interest is neither a scientific concept in the strict sense of the word, nor a category, nor even a pure political experience, but a political concept understood as a linguistic structure, a regulative fiction always in flux and elaborated historically in response to a rational anthropology. To this end, we will first demonstrate the lack of definition of the so-called concept of public interest. Second, we will explain its paradoxical persistence not only in political discourses, but also in theoretical discourses on politics, by looking back at the main stages of the genealogy of the concept. Finally, we will elaborate the difficulties associated with the epistemological qualification of the concept of “public interest” and suggest an interpretation of its status.Codes JEL : B15, H10, K10.

L’intérêt public est au cœur de la sémantique politique : le syntagme est omniprésent dans les pratiques discursives du droit et de l’administration publics ainsi que dans les discours rhétoriques et polémiques des acteurs du débat public. Pourtant, s’il constitue un élément de langage fondamental, son contenu a rarement été défini : ce sont les usages à travers le temps qui peuvent en indiquer le sens, mais ce sens, pour n’avoir pas été explicitement posé, demeure nécessairement incertain et peut varier selon les contextes, les énonciateurs et les destinataires à qui il est adressé.La difficulté sémantique tient à l’apposition quasiment oxymorique du terme d’« intérêt » – qui, logiquement, devrait être relatif à chaque individu – et de celui de « public » uni, uniforme et homogène. Sur quel fondement comment peut-on dégager un contenu objectif à l’expression ? Peut-il être suffisamment précis et solide pour être le fondement de la légitimité politique, peut-il être le critère pour déterminer si la réalisation d’une politique publique est justifiée ou pas ? L’imprécision sémantique empêche-t-elle d’établir l’existence d’un concept politique d’intérêt commun ?C’est donc le statut épistémologique de l’intérêt public qu’il convient de questionner in fine : il nous faut déterminer de quel type d’objet épistémologique il s’agit pour saisir à quelles fins il est manipulé dans les pratiques discursives. Il s’agira dans cet article de développer la thèse selon laquelle l’intérêt public n’est pas un concept scientifique à proprement parler, ni une catégorie, ni même une expérience politique pure, il est éventuellement un concept au sens politique du terme, à comprendre comme une structure langagière, une fiction régulatrice toujours en cours de formation, historiquement élaborée en réponse à une anthropologie rationnelle. Pour cela, on mettra en évidence, dans un premier moment, l’absence de définition du prétendu concept d’intérêt public. Dans un second temps, nous expliquerons sa persistance paradoxale non seulement dans les discours politiques mais aussi dans les discours théoriques en revenant sur les étapes les plus importantes de la généalogie du concept. Finalement, nous pourrons développer les difficultés que suppose la qualification épistémologique de la notion « d’intérêt public » et proposer une interprétation de son statut.

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