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RésuméQu’on les nomme enfants « intellectuellement surdoués », « précoces », « à haut potentiel intellectuel » ou autrement, les interrogations sur les enfants présentant des aptitudes intellectuelles jugées particulièrement supérieures à la norme suscitent l’intérêt depuis plusieurs décennies dans le domaine de la santé mentale de l’enfant, chez les professionnels de l’enfance et, plus globalement, dans le grand public. Contrairement à une opinion répandue, la littérature internationale ne met pas en évidence une vulnérabilité psychopathologique particulière des enfants ayant un haut quotient intellectuel (QI). Chez les enfants surdoués ayant des problèmes émotionnels ou comportementaux, la prise en compte de l’inhomogénéité intellectuelle pourrait contribuer à distinguer un sous-groupe d’enfants ayant un manque de contrôle émotionnel et/ou des problèmes émotionnels et comportementaux externalisés. L’ensemble de la littérature conduit toutefois à s’interroger sur la pertinence de catégorisations d’enfants dans les rangs non déficitaires du QI. De nouveaux travaux épidémiologiques et cliniques seraient nécessaires pour mieux cerner la notion de surdon intellectuel elle-même, les éventuelles particularités psychopathologiques qu’elle implique et la place des déstabilisations-réorganisations développementales des processus de raisonnement dans la constitution de certaines souffrances psychologiques de l’enfance.

The paradox of gifted childrenInterrogations concerning gifted children, i.e. children displaying intellectual abilities higher than the norm, raise interest since several decades in the domain of child mental health, in the professionals of childhood, and more globally in the general public. Contrary to what has often been written, the international literature does not evidence a particular psychopathological vulnerability in children with high IQ. In gifted children with emotional and/or behavioural problems, considering developmental asynchrony could contribute distinguishing a subgroup of children exhibiting lack of emotional control and externalized emotional and behavioural problems. However, the whole literature leads to several questions about the relevance of categorizing groups of children on the basis of IQ outside of the deficit range. New epidemiological and clinical studies would be needed in order to better circumscribe the notion of intellectual giftedness itself, its potential psychopathological specificities, and the role of developmental asynchrony in the constitution of certain psychic suffering of childhood.