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Cet article s’appuie sur le mythe du Grand Siècle, convoqué sous le règne de l’empereur dom Pedro II par une poignée d’écrivains, pour étudier les relations de dépendance et de loyauté qui régissent le régime de la production littéraire lorsque se fonde une littérature nationale au Brésil. Ces écrivains aspirent à profiter des faveurs de l’économie mécénique et de la distribution des honneurs afin de consacrer leur position au sein de l’espace public et littéraire. Toutefois, une telle ambition nourrit de nombreuses frustrations au sein d’un milieu littéraire aux effectifs croissants, du fait de la parcimonie des faveurs impériales, de la précarité structurelle du système clientéliste et de l’essor du capitalisme de librairie qui ouvre à partir des années 1860 des voies inédites vers la consécration littéraire.

This article uses the myth of the Grand Siècle as called upon by a handful of writers during the reign of the Emperor Pedro II to study the relationships of dependency and loyalty organising the mode of literary production at the time of the establishment in Brazil of a national literature. These writers hoped to share in the advantages of an economy of sponsorship and of the distribution of honorific titles in order to consolidate their position within public and literary space. However, such an ambition also kept a number of frustrations alive within an increasingly populated literary world, because of the rarity of imperial favours and their small size, the precariousness of the sponsorship system, and the growth of capitalist publishing, which opened up, from the 1860s onwards, new avenues to literary glory.