Descartes, les premiers cartésiens et la logique
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Descartes a rédigé les Principia philosophiae pour remplacer les manuels scolastiques. Mais il n’a produit au mieux qu’une physique partielle et ce qui pourrait être appelé une métaphysique générale : il n’a pas achevé sa physique et il n’a pas écrit de métaphysique spéciale; il n’a pas produit de manuels de logique ou d’éthique. Ceci devait être perçu comme des grandes lacunes dans l’aspiration à remplacer la philosophie aristotélicienne dans les écoles. Ainsi les cartésiens se sont-ils précipités pour combler ces manques. On peut citer leurs tentatives pour achever la physique ou pour produire une métaphysique plus conventionnelle ou constituer une éthique cartésienne. On trouve aussi des textes de logique de style cartésien, la Logique de Port-Royal de 1662 étant le plus fameux de ces traités. La tentative de publier un manuel cartésien à l’image de ce qu’on enseignait dans les écoles a trouvé son apogée dans les célèbres travaux d’Antoine Le Grand et de Pierre-Sylvain Régis. Cependant, il y a eu d’autres systèmes cartésiens, y compris des traités de logique, avant ceux de Le Grand et de Régis. On peut donc esquisser les contours de la logique des cartésiens de la deuxième moitié du XVIIe siècle en proposant une comparaison avec quelques manuels scolastiques de l’époque, afin de déterminer si, et en quoi, ils diffèrent. L’on décrit aussi les opinions de Descartes concernant la logique en général, y compris ses opinions positives et négatives concernant la dialectique et le syllogisme, afin de déterminer quelles étaient les doctrines que les premiers cartésiens devaient suivre quand ils ont voulu entrer en concurrence avec les manuels scolastiques.
Descartes wrote the Principles of Philosophy as a rival to scholastic textbooks. But he produced at best only a partial physics and what could be called a general metaphysics : he did not finish his physics and did not write a particular metaphysics; he did not produce a logic or ethics for his followers to use or to teach from. These things must have been perceived as glaring deficiencies in the aspiration to replace Aristotelian philosophy in the schools. So the cartesians rushed in to fill the voids. One can talk about their attempts to complete the physics or to produce more conventional-looking metaphysics or to piece together Descartes’s pronouncements on Ethics. There were cartesian-style logic texts as well, the most prominent being the Port-Royal Logic (1662). The attempt to publish a cartesian textbook that would mirror what was taught in the schools culminated in the famous works of Antoine Le Grand and of Pierre-Sylvain Régis at the end of the century, but others tried to set out a complete Cartesian system, including logic, before those of Le Grand and Régis. My aim is to analyze the logic of the cartesians in the second half of the 17th century. So I propose to compare cartesian logic texts with some standard scholastic logic texts from the time, and to ask whether and in what way they differ. But I also wish to relate the contents of these texts with Descartes’s views on logic in general, including his positive and negative views on dialectics and syllogism, in order to determine what were the cartesian doctrines on logic that the first cartesians should have followed when they wanted to compete with scholastic textbooks.
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