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Le présent article propose quelques réflexions sur la correspondance entre Voltaire et D’Alembert en considérant d’une part l’impossibilité de saisir dans un article la complexité et la richesse d’une échange intellectuel de plus d’un quart de siècle et, d’autre part, le fait que la correspondance est l’instance où s’élabore l’amitié des deux philosophes. Après la présentation de certains aspects de la forme épistolaire pour les deux philosophes, on abordera quelques sujets traités dans plus de cinq cents lettres (l’édition de l’Encyclopédie, l’expulsion des Jésuites, l’affaire Calas et celle du chevalier de La Barre parmi d’autres). Ces deux moments préalables présentent les exigences d’une réflexion plus minutieuse et approfondie sur la forme et les contenus de cette correspondance. Finalement on propose une manière de comprendre cette amitié intellectuelle à partir des concordances et des discordances des deux philosophes, où D’Alembert semble prendre une distance plus critique vis‑à-vis du vieil écrivain. Leurs points de rapprochements et de distance démontrent la richesse des rapports entre les deux philosophes et leurs divergences expriment des conceptions différentes sur la manière de faire face aux abus politiques et sociaux de son temps ainsi que des réflexions opposées sur les rapports entre liberté et richesse.

The present paper aims at proposing some reflections on the Voltaire-D’Alembert’s correspondence considering both that it is impossible to have a comprehensive view of an exchange of letters that last for more than twenty-five years in a short paper and that the correspondence is responsible for the elaboration of the philosophers intellectual friendship. Firstly, the paper considers some aspects of the literary form of the correspondence and then presents some subjects treated by more than five hundred letters which constitute the correspondence (the publication of the Encyclopédie, the expulsion of Jesuits from France, the condemnation of the Calas family and that of the chevalier de La Barre among others). Those two preliminary parts would be some of the exigencies for a more thorough and profound analysis of the form and matter of Voltaire – d’Alembert correspondence. Finally, the paper considers a manner of understanding the complexity of such intellectual friendship by considering the agreements and the discordances of the two philosophers, which will show a d’Alembert more critical of the old writer’s attitudes. Those aspects imply different manners of conceiving strategies to fight the social and political abuse of their time and also different conceptions on the relation between freedom and personal wealth.