Stat inter spinas lilium : le L ys de France et la couronne d'épines
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Au cours de la première moitié du XIIIe siècle, une translation de reliques peu ordinaire a lieu dans le royaume de France : le transfert de la couronne d’épines. Tous les moyens ont été utilisés pour donner du relief à l’événement et pour organiser la promotion de cet objet qui devait devenir un status symbol pour la monarchie et pour Paris. Afin de célébrer dignement cette sainte acquisition deux offices liturgiques ont été composés : deux textes ad hoc, que l’on peut lire comme le manifeste théologico-politique de cette acquisition. En effet, les deux offices se font l’écho d’une propagande qui, en exaltant la couronne d’épines, veut exalter la France et sa monarchie. Il s’agit là d’un roi qui a reçu, selon l’expression de l’office liturgique, « par élection divine », la couronne du Christ : à partir de ce moment, les potentialités symboliques et eschatologiques de la relique s’amplifient et donnent leur pleine mesure, en profitant de la correspondance parfaite entre l’identité de roi de son possesseur, Louis IX, et le caractère royal de la relique.
In the first half of the 13th century a rather extra-ordinary translation of relics took place in the Kingdom of France : the translated item was no less than Christ’s crown of thorns. All possible means were deployed to enhance the magnificence of the event and advertise the grandeur of this object which was to become a status symbol for monarchy and Paris. In order to properly celebrate such a holy acquisition two liturgical offices were drafted : two ad hoc texts which can be read as the theological and political manifesto of the acquisition. Indeed they echo a campaign which extols the crown of thorns to better extol France and its monarchy. In the words used in the liturgical text the king received the crown of thorns through « divine election » : from then on the relic’s symbolic and eschatological potential was to feed on the perfect correspondence between the royal nature of the new owner, Louis IX, and the royal nature of the relic.
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