De l’être à l’âme, et retour. Brentano, Aristote et le projet d’une philosophie scientifique
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Dans le dernier quart du xixe siècle, l’ambition d’une philosophie scientifique inspire la Psychologie vom empirischen Standpunkt de Franz Brentano. Appelée à refonder sur des bases empiriques l’univers de l’être, cette forme nouvelle de psychologie réactualiserait ainsi, en un sens, un certain héritage de la métaphysique ancienne. Et Brentano parviendrait à assembler dans une même vision systématique les sources de la pensée grecque, en particulier aristotélicienne, et moderne. Mais peut-on vraiment considérer Brentano comme un aristotélicien en raison de son projet psychologique ? La question est bien connue et comme Franco Volpi, entre autres, le soutient, il semblerait que l’orientation épistémologique de la psychologie brentanienne ne trouve pas dans l’aristotélisme son véritable motif directeur. Une autre lecture est toutefois possible à nos yeux, si nous considérons qu’à aucun moment Brentano ne prétend faire de la psychologie un moyen pour revenir à Aristote. C’est notre hypothèse de recherche qui nous conduit à lire avec la plus grande attention le traité de 1867, Die Psychologie des Aristoteles : le recours à Aristote resterait alors nécessaire pour comprendre le projet d’une nouvelle psychologie qui n’oublie pourtant pas sa vocation métaphysique.
In the last quarter of the 19th century, the project of a scientific philosophy drives Franz Brentano’s Psychologie vom empirischen Standpunkt. Called upon to grant on empirical basis the ultimate foundation for the universe of being, this new form of psychology would thus retrieve a certain legacy from ancient metaphysics. And Brentano, for his part, would hold the sources of Greek, especially Aristotelian, and modern thought together in a single, systematic vision. But can we really consider Brentano as an Aristotelian, in the light of his psychology project? The question is well known and apparently, as Franco Volpi argues, the epistemological scope of Brentanian psychology would no longer find in Aristotle its true guiding inspiration. Another reading is yet possible, considering that at no time Brentano’s intention is to make psychology a way back to Aristotle. It is our research hypothesis that leads us to ponder with great attention the 1867 treatise, Die Psychologie des Aristoteles : the recourse to Aristotle would then remain necessary in order to understand the project of a new psychology which does not ultimately forget its metaphysical vocation.
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