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Le rejet de l’autobiographie, comme incompatible avec la littérature, par Paul Valéry, a conduit Marcel De Grève, en vue d’un article de dictionnaire, à s’interroger sur le caractère littéraire du genre. Selon les théoriciens, le terme autobiographie peut renvoyer, au sens strict, à un récit rétrospectif de la vie d’un écrivain, par lui-même et, de ce fait, à une œuvre à vocation artistique ; et, au sens large, à tout écrit où l’auteur, écrivain ou non, relate sa propre vie. À partir de ces deux définitions possibles, M. De Grève se demande quelle peut être la tâche du critique littéraire par rapport aux écrits autobiographiques, le Manuscrit de Neuchâtel des Confessions de Rousseau pouvant suggérer une voie à suivre. En se fondant ensuite sur le sens strict du terme autobiographie, il offre un panorama historique du genre en Europe, — dont les Confessions d’Augustin peuvent être considérées comme le texte fondateur, — jusqu’au XXe siècle, avec de nouvelles variantes.

Is Autobiography a Literary Genre? (in French), RLC LXXXV, no. 1, jan.-march 2008, p. 23-32. Paul Valéry rejected autobiography as incompatible with literature. For a dictionary entry, Marcel De Grève questioned the literary quality of that genre. According to theoricians, the word autobiography refers strictly speaking to the retrospective narration of a writer’s life by himself and therefore to an artistic work; in a wider sense, it refers to any writing whose author, be he a writer or not, tells his own life. Starting from those two definitions, M. De Grève wonders what the literary critic’s task can be in relation with autobiographic writings: the Neuchâtel manuscript of Rousseau’s Confessions suggests a possible solution. Based on the strict meaning of the word autobiography, he offers a historical panorama of that genre in Europe—a genre which may be considered to have been inaugurated by Augustine’s Confessions—up to the 20th century, with new variations.