Effi Briest ou l'adultère sans ses « légions lyriques »
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À partir d’un cas-limite d’écart entre l’insignifiance d’un rapport adultère — pour la représentation duquel Madame Bovary de Flaubert servira de point de comparaison — et la gravité des conséquences qui en découlent, le roman de Fontane, Effi Briest, semble rendre odieuse une triple inhumanité psychosociale : celle de « l’automatisme » ; celle de l’anachronisme archaïque ; celle de l’innocence martyrisée et sacrifiée. Mais d’autres éléments, importants dans l’interprétation qu’un romancier propose implicitement de ses fictions, sont toutefois susceptibles d’émousser cette prise de conscience et cette indignation : la tonalité du dénouement, les palinodies surprenantes d’une héroïne durant un temps révoltée et enfin l’impression d’obéissance à une triple fatalité — païenne, chrétienne et naturaliste — que donne constamment la marche du récit dans le roman de Fontane.
Effi Briest ou l’adultère sans ses « légions lyriques » (in French) From an extreme discrepancy between an insignificant adulterous relationship and the hardness of its consequences—for which Madame Bovary was taken as a parallel and as a contrast—Fontane’s novel, Effi Briest, seems to reveal a triple psycho-sociological inhumanity : that of “automatisation”, that of archaic anachronism and that of tormented and sacrificed innocence. But other elements, important for the interpretation that novelists implicitly propose of their own fictions, are likely to blunt readers’ realization and indignation : the tonality of the ending, Effi’s amazing retraction after her rebellion, and lastly her apparent obedience to a threefold Fate—Pagan, Christian and naturalistic— constantly given by the course of Fontane’s novel.
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