Coumbite et paraclet
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La littérature haïtienne s’inspire de thèmes bibliques, comme celles d’autres îles des Caraïbes. Cependant, l’indépendance obtenue dès 1804 détermine un autre rapport à la religion lorsqu’elle se conjugue avec la question postcoloniale. La Bible, certes présente, concurrence des croyances fortes comme celle du vaudou, elle-même ayant remplacé les croyances indiennes. Les références à la Bible sont fréquentes dans la littérature haïtienne, marquée par l’Exode et les prophéties messianistes. Elle vit aussi de l’espoir que le paraclet prodiguera ses bienfaits, adjuvant invisible qui donne aux personnages éprouvés l’énergie inespérée de l’action collective. Le texte biblique est rarement vilipendé, ni même parodié, dans la perspective d’une revendication postcoloniale : servant au contraire de référence symbolique aisément interprétable, il fait abjurer la soumission au dogme d’autrefois, voire renoncer à la consolation ; il devient l’arme de la théologie de la libération, qui impose de compter sur ses propres forces, celles que les Haïtiens, traditionnellement, déploient dans le coumbite communautaire. Aide-toi, le ciel t’aidera.
Contemporary literature in Haiti, as in other Caribbean islands, often deals with narrative elements taken from the Bible. However, as Haiti has been independent since 1804, the combination of religious and postcolonial debates sounds different. Although the Bible is still the final reference, voodooism, after mixing with previous Indian religious beliefs, has been a serious competitor. Biblical parables are commonly used by Haitian writers, with a predilection for messianic prophecies and the Book of Exodus. They also count on Paraclete to back their own efforts. The Bible is usually neither denied nor parodied as a postcolonial argument, but is still used as a weapon for its symbolic content. The so-called theology of liberation is a renewed argument for acting in solidarity with their neighbors as in the traditional community, coumbite.
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