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Inspirée par les études sur la réception de la réforme pontificale dans les zones périphériques de la chrétienté romaine, cette contribution s’interroge sur les moyens dont disposaient les papes pour asséner le discours réformateur dans l’Italie méridionale tout juste conquise par les « Normands », et en particulier en Pouille et en Calabre, des zones où le souverain avait une autorité directe. On met en lumière l’intérêt des papes pour ces régions, mais aussi les difficultés d’y accéder, du moins dans de longues périodes des xie et xiie siècles, en raison du statut ecclésiastique du comte, puis du roi « normand ». La question des stratégies épistolaires est donc évaluée comme moyen supplétif de l’action pontificale. Elles apparaissent dès que le pape en a la possibilité, mais ne paraissent pas refléter de réseaux constitués et établis sur le long terme, non en raison d’une quelconque hostilité à l’égard de la réforme, mais probablement parce que les discours pontificaux n’avaient guère d’objet.

Inspired by the reception studies upon Papal reform in the peripheral zones of Roman Christendom, this paper aims at addressing the means by which the popes could have thrust forward the discursive reasoning of reform among the Southern Italy just conquered by the “Normans” and especially in Apulia and Calabria, upon which the sovereign had a direct authority. This paper sheds light on the pontifical interest for these regions as well as on the difficulties the popes encountered to get access to them, at least during quite long periods of time in the 11th and the 12th centuries, because of the ecclesiastical status of the “Norman” count then king of Sicily. We address the issue of papal correspondence as a replacing strategy of papal action: letters appear as soon as the pope is free to send some, but do not correspond to a stable and lasting epistolary network. It is probably not due to some hostility against the reform, but probably because pontifical reasoning had no point there.