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L’entreprise libérée, avec la substitution d’une logique de "talents" à celle de compétences qui la caractérise, est le plus souvent présentée comme une innovation majeure. La thèse ici proposée est que l’entreprise libérée et ses «talents» désignent en réalité une nouvelle étape dans un processus continu et tâtonnant de transformation des modèles de gestion et des organisations, lié non seulement au renouvellement des technologies et des personnes, mais aussi à la mise à jour de carences tant économiques que sociales de la part des grandes organisations néo-taylorisées. Le moindre des paradoxes n’étant pas que ce nouveau modèle organisationnel et gestionnaire ait été promu à la fois par des libertaires et des libertariens.

The liberated company and talents: an announced adventThe liberated company, with the substitution of a logic of “talent” for that of skill that characterizes it, is generally presented as a major innovation. The thesis suggested here is that the liberated company and its “talents” indicate, in fact, a new phase of a continuous and hesitant process of the business models and organizations transformation, that is not only linked to the renewal of technologies and persons, but also, to the updating of the economic as well as the social deficiencies by the major neo-taylorised organizations. All the more, the least of paradoxes isn’t that this new organizational and managerial model has been promoted both by the altermondialist libertarians and the proponents of a libertarian liberalism.