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RésuméLes débats autour de l’usage de la métaphore dans les sciences sociales révèlent les tensions à l’œuvre dans les perceptions collectives de ce que doivent être, ou devraient être, ces sciences. Simple image, véhicule de sens, la métaphore peut-elle aller au-delà de son rôle perçu comme légitime d’illustration, voire se substituer à l’analyse ? La dimension heuristique de la métaphore permet-elle de justifier ces usages ? À travers l’analyse de la controverse ouverte par A. Sokal et J. Bricmont, on cherche à montrer la difficulté qu’il y a à établir des frontières nettes à l’usage légitime de la métaphore, et comment les discussions sur la métaphore focalisent et concentrent de nombreux autres débats, épistémologiques comme politiques.

The debates around the use of the metaphor in social sciences reveal the tensions at work in the collective perceptions of what these sciences ought to be. Mere image, vehicle of meaning, can the metaphor go beyond its role, perceived as legitimate, of illustration, even become a substitute for analysis? Does the heuristic dimension of the metaphor allow us to justify these uses? By means of the analysis of the controversy opened by A. Sokal and J. Bricmont, we try to show the difficulty in establishing clear boundaries for the legitimate use of the metaphor, and how the discussions about the metaphor focus and concentrate many other debates, both epistemological and political.