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RésuméÀ partir d’une revue critique de la littérature et de notre propre expérience d’intervention, cet article tente de cerner les spécificités d’une intervention en organisation dans une perspective systémique. Il aborde en particulier la question du pouvoir de l’intervenant, c’est-à-dire sa capacité à modifier les représentations des acteurs qui composent le système client. Cette question revient à traiter les diverses stratégies de légitimation que l’intervenant est susceptible de mettre en œuvre pour mener à bien son travail :- ‑la légitimation de l’intervenant, basée sur sa compétence effective, la reconnaissance dont il bénéficie (notoriété), son expérience accumulée, l’impartialité dont il fait preuve, etc. ;- ‑la légitimation du contenu de l’intervention, liée soit à la cohérence des connaissances produites à la faveur de l’intervention par rapport aux représentations des acteurs concernés, soit à la nature des informations récoltées grâce à sa position d’analyste ;- ‑la légitimation du dispositif d’intervention, dont les modalités (complexité et degré d’élaboration, durée, terme et mode de restitution) doivent être constamment négociées avec les différents protagonistes et adaptées au contexte spécifique de l’intervention.L’article discute les différentes formes que peuvent prendre ces stratégies de légitimation, en utilisant un cadre d’analyse contextualiste.

Starting from a critical review of the literature and our own experience of intervention, this article tries to identify the specificities of intervention in an organisation from a systemic point of view. In particular it tackles the question of the power of the intervenor, i.e. his ability to modify the representations of the actors who make up the client system. This question amounts to tackling the various strategies of legitimisation that the intervenor is likely to implement to bring his work to a successful conclusion:- the legitimisation of the intervenor, based on his effective competence, the recognition that he enjoys (reputation), his accumulated experience, the impartiality that he demonstrates, etc.;- the legitimisation of the contents of the intervention, linked either to the coherence of the knowledge produced thanks to the intervention compared with the representations of the actors concerned, or the nature of the information gathered thanks to his position as an analyst;- the legitimisation of the manner of intervention, the details of which (complexity and degree of elaboration, length, terms and means of restitution) should be constantly negotiated with the various protagonists and adapted to the specific context of the intervention.The article discusses the different forms that these strategies of legitimisation can assume, by using a contextualist analysis framework.