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Les sciences agronomiques se sont construites sur un projet initial d’optimisation de la production agricole, utilisant les ressources naturelles disponibles et un Système de gestion des Connaissances, qualifié de « Transfert de Technologie », entre les chercheurs produisant des connaissances universelles et les agriculteurs « appliquant » des innovations ainsi produites. Mais avec les crises sanitaires et la surproduction, des interrogations sont apparues sur ce modèle de développement de l’agriculture, renforcées depuis par les questions d’environnement, d’érosion de la biodiversité, de sécurité alimentaire, de changement climatique. Face à l’émergence de requalifications de l’agriculture, accordant toutes une place importante à une approche écologique des phénomènes en jeu dans l’activité agricole et dans ses relations aux ressources naturelles, ce sont de nouveaux enjeux en termes de production et gestion des connaissances agronomiques qui apparaissent. Nous défendons ici le point de vue selon lequel l’enjeu pour la recherche agronomique n’est pas de produire plus de connaissances pour plus de sécurité dans l’activité agricole, mais de concevoir des stratégies de gestion des connaissances qui prennent en compte le contexte d’action dans l’incertitude, les capacités d’apprentissage des acteurs et le caractère distribué des organisations agricoles. Nous illustrons ce point de vue à partir de travaux réalisés sur deux exemples dans le domaine agricole.

Ecological transition of agricultural systems: which challenges for managing knowledge?Agronomic sciences were built on an initial project of agricultural production optimization, using the available natural resources and a knowledge management system relying on’Transfers of technology’ between researchers producing universal knowledge and farmers’applying’ these science-driven innovations. With health crises and overproduction,together with environmental issues, erosion of biodiversity, food security and climate change, this model of agricultural development is now strongly questioned. Many requalifications of agriculture have thus emerged, all putting forward an ecological approach of processes involved in agricultural activity and its relationship to natural resources. As a consequence, new issues in terms of production and management of agronomic knowledge appeared. We are here defending the point of view that the challenge for agricultural research is not to produce more knowledge for greater certainty in agricultural activity, but to develop strategies of knowledge management that take into account the uncertainty of action, the learning capacities of stakeholders involved in the designing of new agricultural practices and the distributed nature of agricultural organizations. We illustrate this point of view drawing on two previous studies in the agricultural sector.