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En France, l’œuvre d’Alasdair MacIntyre a été l’objet de lectures politiques contrastées. Pour les uns, l’auteur, trop influencé par Wittgenstein, ne parvient pas à donner une portée politique à sa critique de l’individualisme libéral. Pour d’autres, à l’inverse, MacIntyre, trop aristotélicien, tire Wittgenstein dans le camp conservateur. MacIntyre a-t-il une philosophie politique ? En fait, la question que pose MacIntyre à la fin d’ Après la vertu est profondément politique, puisqu’il s’agit de savoir où mène la critique du marxisme. A cet égard, le retour à Aristote que préconise MacIntyre – un retour qui maintient le sens politique de l’éthique – peut être rapproché de celui qu’opère Castoriadis à la même époque.

In France, Alasdair MacIntyre’s work has been read in contrary ways. According to some readers, his criticism of liberal individualism is deprived of any political content because of his dependence on Wittgenstein’s view of philosophy. But another reviewer attributes to him conservative views in politics, which she explains by his commitment to Aristotle and Aquinas. Does MacIntyre’s philosophy have any political dimension? In fact, the question raised in After Virtue is genuinely political, since the point is what to think after having rejected Marxism. In this respect, MacIntyre’s views are remarkably similar to ideas developed at the same time by Castoriadis under the title “from Marx to Aristotle and from Aristotle to us”.